Épargne : le gotha de la finance à l'attaque

Le gotha français de la finance a exprimé son souhait de rendre plus stable la fiscalité de l'épargne lors des "rencontres parlementaires sur l'épargne et la fiscalité", organisées mardi. Des grands noms de la finance française étaient présents. Il faut dire que le sujet de l'épargne fait beaucoup parler. Petit verbatim de la journée...
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Michel Barnier, commissaire européen chargé du marché intérieur et des services

"L'épargne a un rôle de premier plan, nous en avons besoin pour financer la reprise de l'économie et les Etats européens en ont besoin pour financer leur dette".
"Comment ne pas pénaliser les investissements de long terme par un excès de régulation mal calibré ? J'ai ce souci continuellement."
Dans les négociations sur les normes prudentielles, "je recommande que les banquiers et les assureurs ne soient pas arrogants. Je veille à ce que la Commission ne soit pas".

Ramon Fernadez, directeur général du Trésor

"Solvabilité 2 est devenue l'explication du retrait des assureurs de l'investissement en actions. En réalité c'est assez inexact. le poids des actions dans le bilan des assureurs était de 23% en 1998, il était à 15% en 2011 après un pic à 28% en 2000. Solvabilité 2 a accéléré une tendance naturelle mais elle n'a pas été la seule cause à l'origine" de la baisse de la part des actions dans les investissements des assureurs.

René Ricol, commissaire général à l'investissement

A propos de la vulnérabilité des assureurs français face à Solvabilité 2 : « Quand nous sommes faibles, il faut solliciter des amis. Nous pourrions demander l'appui de nos amis britanniques, et obtenir que leurs fonds de pension soient également soumis à Solvabilité 2. Les Anglais pourraient devenir le skippeur du bateau un peu ivre Solvabilité 2 ».

Claude Tendil, président directeur général de Generali France

Solvabilité 2 : "C'est le type même de la bonne idée qui finit par mal tourner". "Avec Solvabilité 2, Generali vie avait 115% de marge de solvabilité au 1er janvier et 138% le 21 février. Generali Iard était à 176% de marge de solvabilité au 1er janvier et 203 milliards d'euros le 21 février. Si ces chiffres ne démontrent pas l'absurdité du modèle, je ne peux rien ajouter".

Bernard Spitz, président de la fédération française des sociétés d'assurance (FFSA)
"Il ne faut pas déstabiliser ce qui existe en matière d'épargne longue"

Philippe Wahl, président du directoire de la Banque Postale
"Il y a un motif très puissant de doute vis-à-vis de l'assurance vie qui est le support d'épargne longue des français (40% de l'épargne financière des ménages). Il est nécessaire d'instaurer une stabilité longue des règles fiscales pour l'assurance vie. Nous sommes pour l'instant soumis deux fois par an à un séminaire de créativité fiscale qui correspond à des commissions parlementaires. Les règles fiscales du livret A n'ont pour leur part pas changé depuis 20 ans".

Michel Bouvard, député de la Savoie, vice-président de la Commission des finances, de l'économie et du contrôle budgétaire de l'Assemblée nationale.

"On peut s'interroger sur l'utilité d'une mesure comme le doublement du plafond du Livret A qui sera coûteuse pour le budget de l'Etat. Car il n'y en a pas besoin pour remplir les obligations de financement du logement social".

Olivier Klein, directeur général Banque commerciale et Assurances, membre du directoire, groupe BPCE.

"Si on double le plafond du livret A et qu'on ne change pas les modes d'affectation, on va être à court de liquidités pour financer les PME et les TPE".

Karine Berger, économiste, en charge des relations finances publiques / économie au sein de l'équipe de campagne de François Hollande.

"L'épargne en France représente 17,5% des revenus des ménages à la fin 2011, mais l'épargne financière ne représente que 8%. Pour les 20% des ménages qui ont les revenus les plus élevés, le taux d'épargne financière est de 35%. Pour le reste, il est proche de 0".

Bernard Cohen-Hadad CGPME, président de la Commission financement des entreprises de la CGPME

"30% des PME/TPE sont confrontées à une baisse des crédits et 46% subissent des conditions plus dures avec des frais plus élevés".

Bertrand Corbeau, directeur général de la Fédération nationale du Crédit Agricole

"Les tendances observées en 2011 vont continuer. Il y aura toujours beaucoup d'épargne liquide collectée, alors que la collecte en assurance vie restera de son côté très faible. Ce qui est malgré tout une bonne nouvelle pour les banques dans la perspective de Bâle 3".

Philippe Marini, président de la commission des finances du Sénat

"Bâle 3 contraint les banques à pénaliser certains emplois plutôt que d'autres, comme ceux en lien avec les collectivités locales".

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