Le Brexit fait perdre des parts de marché à la City

Si depuis le 1er janvier, date de la mise en place effective du Brexit, les activités financières de la City ont enregistré une baisse significative, les autorités restent confiantes sur le long terme.
Beaucoup moins d'emplois ont migré de la City à cause du Brexit qu'on ne l'attendait et nous restons très confiants sur les atouts fondamentaux de la City pour l'avenir, se veut confiante Catherine McGuinness, cheffe des politiques de la City of London.
"Beaucoup moins d'emplois ont migré de la City à cause du Brexit qu'on ne l'attendait et nous restons très confiants sur les atouts fondamentaux de la City pour l'avenir", se veut confiante Catherine McGuinness, cheffe des politiques de la City of London. (Crédits : Reuters)

La City et les puissants services financiers de Londres perdent des parts de marché en courtage de dérivés et d'actions face à la concurrence d'Amsterdam en Europe et des Etats-Unis, un peu plus d'un mois après l'entrée en vigueur du Brexit.

Le cabinet IHS Markit rappelait dans une étude jeudi que les services financiers ont vécu "un Brexit relativement dur" car ils n'ont pas été pris en compte dans l'accord commercial signé entre le Royaume-Uni et l'UE juste avant Noël.

A cela s'ajoute "l'absence d'équivalences entre les réglementations britannique et européenne", avec peu de perspectives d'un déblocage, alors que les marchés américains bénéficient de ces équivalences avec la réglementation européenne.

Un transfert vers Amsterdam et Paris

Cela a "pour effet de transférer une partie des anciens volumes sur les plateformes britanniques vers" des plateformes américaines et européennes, "principalement Amsterdam et dans une moindre mesure Paris", ajoute IHS Markit, même si ces données ne portent que sur janvier et devront être vérifiées dans le temps.

Mercredi, une étude du Financial Times constatait aussi qu'Amsterdam avait dépassé Londres en termes de courtage d'actions : en additionnant les volumes des plateformes CBOE, Turquoise et Euronext, Amsterdam a vu 9,2 milliards d'euros d'actions par jour échangées, un montant quadruplé depuis décembre. A l'inverse, les volumes à Londres ont "chuté fortement à 8,6 milliards d'euros, ce qui déloge le Royaume-Uni de sa position historique de premier marché financier européen", poursuit le FT.

Dès le premier jour de cotation en janvier, après l'entrée en vigueur effective du Brexit, quelque 6 milliards d'euros de transactions libellées en euros avaient été rapatriées sur les places européennes. "C'est symptomatique pour l'ère post-Brexit", commente sur Twitter  Anish Puaar, analyste chez Rosenblatt Securities, affirmant toutefois qu'au delà du symbole "l'impact est assez minimal".

Du moment que la liquidité demeure

D'après lui, les gestionnaires de fonds ne s'en préoccupent pas vraiment du moment que la liquidité des transactions demeure, et il s'inquiète presque davantage, si le Royaume-Uni parvient ultérieurement à rattraper les parts de marché perdues, d'une possible "fragmentation" des transactions qui pourrait entraîner une hausse du coût de courtage.

Les responsables de la City, qui pourrait se retrouver l'un des secteurs perdants du Brexit, tout comme le gouverneur de la Banque d'Angleterre Andrew Bailey, n'en finissent pas d'en appeler leur homologues européens de leur donner les précieux sésames qui ouvriraient aux opérateurs britanniques les portes du vaste marché de l'UE.

Mais leur refus de s'aligner sur les réglementations européennes - l'un des objectifs du Brexit - et les discours sur la nécessité d'alléger ou réformer les règles des marchés financiers pour attirer de nouveaux clients hors de l'UE ont incité les dirigeants et négociateurs européens à camper sur leurs positions. Seules deux équivalences ont été allouées par Bruxelles sur plusieurs dizaines de domaines financiers, notamment la compensation des dérivés.

5.000 à 7.000 emplois perdus

La cheffe des politiques de la City of London, Catherine McGuinness, a relativisé ces pertes de parts de marché, assurant que "nous avons toujours su que des activités dirigées vers l'UE quitteraient la City après le Brexit""Toutefois beaucoup moins d'emplois ont migré de la City à cause du Brexit qu'on ne l'attendait et nous restons très confiants sur les atouts fondamentaux de la City pour l'avenir", ajoute-t-elle dans une déclaration à l'AFP.

Jusqu'à 50.000 pertes d'emplois avaient été initialement craintes dans les services financiers britanniques au moment des débats sur le référendum du Brexit, mais, pour l'instant, la Banque d'Angleterre n'en voit que 5.000 à 7.000 maximum. Catherine McGuinness rappelle que Londres reste en position de force pour les fintech, les investissements dans la technologie en Europe et la finance "verte".

Elle invite toutefois à la collaboration européenne, particulièrement dans le contexte "post-pandémie de reprise mondiale et pour éviter de voir l'UE et le Royaume-Uni ériger des barrières transfontalières inutiles qui entraveraient les services financiers". Le mois dernier Catherine McGuinness avait expliqué à l'AFP qu'à trop concurrencer Londres les places de l'UE comme Amsterdam ou Paris risquaient une atomisation des transactions qui au final bénéficierait à New York, Hong Kong ou Singapour. Mais, parallèlement, Andrew Bailey agite la promesse d'un "futur radieux" hors de l'Union européenne pour les services financiers britanniques.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 36
à écrit le 15/02/2021 à 12:08
Signaler
Ce n’est pas étonnant que le négoce des actions européennes qui se faisait à Londres soit parti à Amsterdam, et ne vienne pas à Paris : quand on voit comment tout le monde, de l'AMF aux tribunaux variés, s'y entend pour faire traîner l'OPA de Veolia ...

à écrit le 15/02/2021 à 0:31
Signaler
Bon je vois que nos amis russes sont bien là, on m'a dit qu il faisait très froid à Moscou en ce moment donc ne prenez pas froid. Et bravo pour le beau travail en Angleterre, pire pub de l OCDE, meilleurs sondages d independence écossaise, exportatio...

le 15/02/2021 à 14:14
Signaler
Asselineau a déjà un siège à son nom chez RT

à écrit le 14/02/2021 à 17:21
Signaler
Terrifiant de regarder le monde et la France et voir, en même temps, son influence se déconstruire partout dans le monde pour conduire avec des oeillères pro UE. La France déverse des milliards d' euros à l' UE, qui détruit nos industries, ...

le 14/02/2021 à 19:38
Signaler
Effondrement. Qu' ajouter ? La société Française continue de s'effondrer, face à la déliquescence du pouvoir depuis quarante ans... L'école, l'université, les grandes écoles, l'industrie, l'agriculture, la santé, la SNCF,la Défense, l'immigration...

à écrit le 14/02/2021 à 17:11
Signaler
« Libre et dans le monde » était la Une du Spectator du 23 juin 2016, le jour du référendum du Brexit. La couverture montrait la Grande-Bretagne comme un papillon brillant sortant d’une petite boite à l’effigie de l’Union européenne. Le Brexit gag...

à écrit le 14/02/2021 à 17:08
Signaler
Ca donne des boutons aux fans boys que leur UE chérie continue de parler l' anglais cad la langue du vainqueur !

le 15/02/2021 à 10:15
Signaler
L'anglais est aussi la langue de la délocalisation dans les pays a bas coût qui parle très bien anglais pour se faire exploiter.

à écrit le 14/02/2021 à 17:06
Signaler
-10% le PIB en 2020, chute des exportations, bilan du covid effrayant et maintenant le city qui perd des parts de marché. Enfin des bonnes nouvelles. Je suis content.... Les anglais récoltent .... Bien fait

le 14/02/2021 à 18:41
Signaler
Ah. vous croyez peut-etre que la france s'en sort mieux? Avec la vente à la découpe par Macron de notre pays?Que nous reste t'il?Si peu que notre avenir n'est plus assuré.

le 15/02/2021 à 0:26
Signaler
Oui, et bientot l'Écosse partira pour rejoindre l UE, oeuvre de paix entre les nations

à écrit le 14/02/2021 à 15:34
Signaler
Après le Brexit, le libre-échange renaît au Royaume-Uni ! Jusqu’à présent, la Grande-Bretagne a signé 63 nouveaux traités commerciaux, y compris avec l’Union européenne. L’accord passé avec l’Union européenne lui donne ce quelle a toujours voulu ...

le 15/02/2021 à 0:27
Signaler
Frexit c'est pas le gars qui est condamné pour viol?

à écrit le 14/02/2021 à 14:15
Signaler
ca c'est un caviar !!!!!! "tout comme le gouverneur de la Banque d'Angleterre Andrew Bailey, n'en finissent pas d'en appeler leur homologues européens de leur donner les précieux sésames qui ouvriraient aux opérateurs britanniques les portes du vast...

le 15/02/2021 à 9:59
Signaler
Toujours pareil...on commence par être "gentil" pour avoir une excuse quand on deviendra méchant... c'est un rituel!

à écrit le 13/02/2021 à 21:46
Signaler
Je ne comprends pas tous ces commentaires. Une des patronnes de la City est pourtant très optimiste, à en croire l'article. De plus, il ne faut pas sous-estimer les anglais et les politiques anglais, l'Histoire nous l'a appris, mais qui étudie encor...

à écrit le 13/02/2021 à 20:51
Signaler
Les brexiteurs vendaient la richesse de l'U.K., qui était amplement suffisante, selon eux, pour se permettre de divorcer de l'UE. Est-ce que les frexiteurs mabouls pensent toujours de même ?

à écrit le 13/02/2021 à 18:47
Signaler
C'était bien ce que veulent les brexiters : punir la City pour tout ce fric facile. Où est le problème ?

à écrit le 13/02/2021 à 16:55
Signaler
Et, le plus croustillant est loin d'être réglé dans les échanges financiers. Pertes de parts de marchés (biens et services), perte d'emplois, de sièges, de centaines de milliards d'actifs, d'investisseurs. Et encore : Erasmus HS, paperasses, visas,...

à écrit le 13/02/2021 à 12:44
Signaler
Encore une infox européenne, genre celle ci-dessous. Heureusement F Asselineau du Frexit corrige les lacunaires. BREXIT, ENCORE UNE FAUSSE ALERTE ! 4/08/20 France24 «Les anglais fuient le Brexit par milliers» +30% depuis le référendum! ...

le 13/02/2021 à 17:44
Signaler
C’est qui Asselineau? Monsieur 0,6% ? Les retraités rentrent chez eux tant mieux, on ne payera pas leurs frais de santé et n’ont plus rien à nous apporter. La France aux français ca devrait vous plaire ?

le 13/02/2021 à 18:25
Signaler
Vous n'êtes pas fatigués de nous ressasser les épîtres de votre gourou. Arrêtons les excitations. A force de vouloir frexiter, il vient de subir le sexit.

le 13/02/2021 à 18:43
Signaler
@Huron Le Daily Telegaph est un des journaux conservateurs. Il appartient à des milliardaires qui financent le parti de Johnson. C’est de l'info à laquelle même les britanniques ne croient plus. Bienvenu dans le monde réel.

le 14/02/2021 à 14:19
Signaler
Penser que Monsieur moins 1 point aux élections avec son baratin sur GOPE pourrait être l'homme de la situation ne manque pas de sel. Sa formation qui gère si mal notre pays depuis des décennies la secte de l'ENA souvent mariée à l'autre secte IEP d...

le 14/02/2021 à 15:28
Signaler
@le troll Enervé ..? L' euro gag a assez duré prenez le train en marche, refusez de vos faire berner encore une fois par un candidat pro UE vous avez déjà assez perdu avec les mondialistes depuis Maastricht, FREXIT comme un...

le 15/02/2021 à 0:33
Signaler
Asdolineau, c'est pas le gars qui est en prison?

à écrit le 13/02/2021 à 12:09
Signaler
que les anglais assument leurs choix et " grandissent" ...

à écrit le 13/02/2021 à 11:59
Signaler
Au lieu de voir "la paille" chez le voisin pour se faire "une bonne conscience" faites une analyse du coté obscur de l'UE!

le 13/02/2021 à 13:34
Signaler
Ils en sont tt fait incapable taper sur le souverainisme pour cacher leur vérole politique c' est complètement phobique pour les mondialistes, voyez ce qu' ils brodent depuis 40 ans autour de la Russie et hier, contre Trump durant ...

le 15/02/2021 à 0:36
Signaler
Tout a fait d accord camarade, 50 ans de paix en Europe ça suffit, il faut abattre l union européenne pour mieux ramasser les miettes.

à écrit le 13/02/2021 à 11:36
Signaler
La City a mit le RU à genoux du fait de sa cupidité exponentielle, on peut penser qu'avec le brexit les dirigeants politiques anglais ont aussi cherché à amoindrir sa puissante capacité de nuisance sur le pays. Vite un frexit quitte à devenir pau...

le 13/02/2021 à 15:03
Signaler
perso , je préfère vivre malade à mourir guéri .

le 13/02/2021 à 18:50
Signaler
Vous ne mourriez pas ne vous en faites pas.

le 14/02/2021 à 9:25
Signaler
@citoyen blasé Les cow-boys des hedges funds britanniques (fonds spéculatifs) avaient appelé à voter pour le Brexit, alors que les autres fonds s'étaient plutôt prononcés contre et avaient annoncé des pertes d'emplois. Revanchards, ce sont ces même...

le 14/02/2021 à 10:48
Signaler
"Les cow-boys des hedges funds britanniques (fonds spéculatifs) avaient appelé à voter pour le Brexit, alors que les autres fonds s'étaient plutôt prononcés contre et avaient annoncé des pertes d'emplois" Ben c'est kif kif non ? -_- Par aille...

le 15/02/2021 à 9:21
Signaler
@ multipseudos: "les pauvres ne sont jamais libre car la faim leur interdit la liberté. " Nos pauvres ne connaissent plus la fin, nous serions dans la petit pauvreté comme le dit Nietzsche et comme il le dit donc la meilluer position pour accéder...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.