La startup de la finance FundShop lève 2,2 millions d’euros auprès d’Apicil

La mutuelle entre au capital de la jeune Fintech, qui conçoit des robots-conseillers sous marque blanche pour les institutions financières et était déjà soutenue par Axa Strategic Ventures. Le positionnement BtoB original de la startup parisienne l’a séduite.
Delphine Cuny
Les applications de gestion de portefeuille financier de FundShop sont destinées aux conseillers en gestion de patrimoine, aux courtiers, aux banques et aux assurances : c'est la particularité de cette startup de la Fintech.

« Gérez vos placements comme un expert », propose FundShop sur son site. « Quelles que soient vos connaissances en finance, quel que soit votre patrimoine, quel que soit votre contrat », assure la startup parisienne. FundShop, qui conçoit des applications de gestion de portefeuille, ne s'adresse cependant pas directement aux particuliers mais aux institutions, banques, assurances, courtiers, etc. C'est ce positionnement business-to-business - qui la différencie des autres startups ayant développé une offre de « robo-advisor » (robot-conseiller, gestion automatisée à base d'algorithme), comme Advise, Marie Quantier, WeSave ou Yomoni - qui a séduit la mutuelle Groupe Apicil auprès de laquelle elle vient de lever 2,2 millions d'euros.

Fondée en 2013, sous le nom de Supportfi, par Léonard de Tilly et Florian de Miramon, deux diplômés de l'ESTP passés par la banque (Société Générale) pour le premier et le conseil (Accenture, CapGemini) pour le second, la Fintech avait levé 300.000 euros auprès d'Axa Strategic Ventures en novembre 2014, avant de lancer son offre en février 2015. Ses outils s'appuient sur des algorithmes quantitatifs développés en partenariat avec l'Ecole Polytechnique et génèrent automatiquement des recommandations d'allocations de portefeuille.

Aider à la digitalisation des institutionnels

Loin de la démarche de « barbares du numérique » se voyant remplacer les banques, FundShop propose « d'aider les distributeurs de produits financiers à digitaliser le conseil en investissement financier » avec ces applications en marque blanche qui « permettent aux particuliers, clients des assureurs vie, de prendre en main la gestion de leur épargne et d'en optimiser la performance ». Elle revendique 12 clients (institutionnels) et en vise 20 d'ici à la fin de l'année. Le groupe de protection sociale désormais actionnaire va lui-même déployer ses solutions en interne.

« Apicil partage notre vision BtoB sur laquelle nous avons fait nos preuves et leur arrivée devrait nous institutionnaliser davantage et contribuera à convaincre nos plus gros prospects de travailler avec nous » estime le président de FundShop, Léonard de Tilly.

Le directeur général adjoint de la mutuelle, Renaud Célié, loue les « solutions efficaces et adaptables, à faibles et forte valeur ajoutée pour tous » de FundShop.

« Les équipes d'Apicil vont pouvoir optimiser leurs offres tout en gagnant en productivité et en accélérant la transition des fonds Euros vers les Unités de Compte », souligne Stéphane Olmi, le directeur associé du cabinet de conseil en fusions et acquisitions spécialisé AEC Fintech, qui a bouclé l'opération pour la mutuelle.

Axa Strategic Ventures reste au capital mais ne participe pas à ce nouveau tour de table.

Plus de 70 robo-advisors en Europe

La dernière levée de fonds importante de ce segment prometteur des robo-advisors était celle de Yomoni en février, pour un montant de 5 millions d'euros auprès de Crédit Mutuel Arkéa et Iéna Venture (la structure d'incubation de la Financière de l'Echiquier) et de ses propres dirigeants. La société de gestion "100% digitale" revendiquait alors 12 millions d'euros d'actifs sous gestion et visait 1 milliard en 2020. Une récente étude d'Ipsos Mori pour HSBC révèle que 64% des Français ne savent pas ce qu'est un robot-conseiller et seuls 22% considèrent que les programmes informatiques peuvent prodiguer des conseils plus pertinents que des conseillers humains. Il y a de toute évidence un travail important de pédagogie à réaliser.

Il y aurait plus de 70 robo-advisors en Europe, dont un tiers venant d'Allemagne, selon Techfluence Research, qui estime que leur nombre grimpera à 500 dans les cinq ans.

Fintech robo-advisors carte Europe

Très peu ont encore atteint le seuil symbolique des 100 millions d'euros d'encours sous gestion. Le plus gros est le britannique Nutmeg avec 700 millions de livres sous gestion. Certains font évoluer leur modèle du business-to-consumer vers le BtoB, pour des questions rentabilité. Il y a quelques mois, WeSave a lancé WeQuant une plateforme à la demande à destination des institutions financières et des courtiers.

Aux Etats-Unis, marché beaucoup plus mature, le numéro un mondial de la gestion d'actifs, l'américain BlackRock, avait acquis la Fintech de San Francisco FutureAdvisor pour un montant estimé entre 150 et 200 millions de dollars à l'été 2015.

Delphine Cuny

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Commentaire 1
à écrit le 14/06/2017 à 21:01
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pas mal comme levée de fonds

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