Spendesk, 35 millions d'euros pour simplifier les dépenses des collaborateurs

Grâce à ses cartes de paiement intelligentes et sa plateforme en ligne, la Fintech parisienne veut décentraliser les achats réalisés en entreprise. Elle revendique 1.500 sociétés clientes dont Deezer, Sézane, Doctolib ou encore Veepee et Sigfox. Grâce à ce nouveau tour de table, elle entend accélérer son développement en Europe, à commencer par les marchés allemand et britannique.
Juliette Raynal
(Crédits : Spendesk)

Frais de déplacement, dépenses marketing, achats informatiques ou liés aux services généraux... La Fintech Spendesk entend fluidifier les dépenses opérationnelles en entreprise. Pour donner un coup d'accélérateur à son activité, elle vient d'officialiser une levée de fonds de 35 millions d'euros. Le tour de table a été mené par Index Ventures, qui avait déjà conduit une précédente levée de fonds de 8 millions d'euros. Le startup studio eFounder et plusieurs business angels, les actionnaires historiques de la jeune pousse, participent également à cette nouvelle augmentation de capital. Au total, depuis sa création à l'été 2016, Spendesk a levé quelque 45 millions d'euros.

"Notre objectif est de permettre aux collaborateurs de pouvoir dépenser quand ils en ont besoin tout en donnant aux équipes financières le contrôle nécessaire et une vision complète de ces dépenses, de manière à décentraliser les achats", explique Rodolphe Ardant, cofondateur et directeur général de l'entreprise.

Concrètement, Spendesk propose à ses entreprises clientes (essentiellement des PME qui comptent entre 50 et 1.000 salariés) une carte de paiement prépayée Mastercard physique et virtuelle, dont les conditions d'usage peuvent être paramétrées, pour réaliser des achats en ligne ou sur le terrain. L'objectif de Spendesk est de couvrir l'ensemble des moyens de paiement. Depuis l'année dernière, sa plateforme gère également les paiements par virement bancaire pour, par exemple, régler la facture d'un fournisseur ou celle d'un freelance.

Développement prioritaire en Allemagne et au Royaume-Uni

Les équipes financières ont, quant à elles, accès à une interface web qui permet de gérer le cycle des dépenses, de leur acceptation à leur mise en comptabilité.

"Notre solution permet d'automatiser le travail de contrôle, de réconciliation de la dépense avec la transaction bancaire et de saisie comptable en détectant le montant de la TVA", résume l'entrepreneur.

Grâce à cette nouvelle levée de fonds, la startup entend accélérer son internationalisation. Après l'ouverture récente d'un bureau à Berlin, elle devrait prochainement ouvrir une antenne londonienne. A moyen terme, elle entend pousser ses pions en Espagne et en Europe de l'Est. Si ses 1.500 entreprises clientes (dont Deezer, Sézane, Doctolib ou encore Veepee et Sigfox) sont issues de 30 pays différents, 50% de son chiffre d'affaires est encore réalisé en France, le reste étant majoritairement effectué en Allemagne et au Royaume-Uni.

Outre son expansion géographique, cet argent frais servira à financer le développement de nouvelles fonctionnalités. "Nous souhaitons couvrir de plus en plus de cas d'usage, comme, par exemple, la possibilité pour les collaborateurs de préparer leur voyage d'affaires tout en respectant la politique de dépenses de l'entreprise", indique Rodolphe Ardant. La startup, qui est passée de 20 à 120 collaborateurs l'année dernière, prévoit de compter 300 personnes d'ici à la fin 2020.

Multiplier par cinq le nombre d'entreprises clientes

Spendesk, qui se rémunère via un abonnement à partir de 89 euros par mois, auquel s'ajoutent des frais par utilisateur, ne communique pas le montant de son chiffre d'affaires. Elle assure, en revanche, avoir multiplié par trois le montant de ses revenus au cours des deux dernières années et entend multiplier par cinq le nombre d'entreprises clientes au cours des 18 prochains mois.

Si la Fintech parisienne revendique une vision plus holistique que ses concurrents locaux, elle n'est toutefois pas la seule à s'attaquer au casse-tête des dépenses en entreprise. La jeune pousse Mooncard s'est notamment spécialisée dans la gestion des notes de frais et des néobanques dédiées aux PME, comme Qonto, propose également de dématérialiser ces procédures. La startup danoise Pleo, désormais basée à Londres, propose un service similaire à Spendesk et a récemment bouclé une levée de 56 millions de dollars tandis qu'aux Etats-Unis, la Fintech Brex, qui cible spécifiquement les startups, est désormais valorisée 2,6 milliards de dollars contre 1,1 milliard huit mois auparavant. Pour tirer son épingle du jeu, Spendesk mise sur la multiplication de partenariats afin d'intégrer sa solution aux principaux logiciels de comptabilité, aux plateformes RH et aux différents outils de gestion.

Juliette Raynal

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