Subprimes : note salée de 5,5 milliards de dollars pour la banque RBS

Royal Bank of Scotland a trouvé un accord avec l'agence américaine de financement du logement pour avoir vendu des titres adossés à des prêts immobiliers douteux en 2005-2007. La note est plus salée qu'attendu mais permet de solder largement l'affaire des subprimes, dix ans après.
Delphine Cuny
La crise des subprimes avait provoqué la mise en faillite et la nationalisation de RBS en 2008. La banque écossaise, qui fut une des premières d'Europe avant sa chute, paie encore le prix de ses excès, dix ans après.

La banque d'Edimbourg bientôt tricentenaire n'en finit pas de payer ses excès dans la crise des subprimes, qui avait provoqué sa mise en faillite et sa nationalisation en 2008. RBS (Royal Bank of Scotland) a annoncé ce mercredi avoir conclu un accord à 5,5 milliards de dollars (l'équivalent de 4,8 milliards d'euros) avec l'agence américaine de financement du logement (FHFA, qui a sous sa tutelle les sociétés parapubliques de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac). L'agence l'accusait de tromperie pour avoir vendu 32 milliards de dollars de titres adossés à des prêts immobiliers (les Residential Mortgage Backed Securities ou RMBS) en réalité douteux, voire carrément toxiques, en 2005-2007.

"L'annonce de ce jour est une étape importante dans la résolution de l'une des affaires du passé les plus significatives auxquelles doit faire face RBS et prouve à nouveau la détermination de la direction de la banque à mettre les problèmes restants derrière nous", a déclaré dans le communiqué le directeur général, Ross McEwan.

"Cet accord nous rappelle brutalement ce qu'il est arrivé à cette banque avant la crise financière et le prix élevé payé pour la quête de ses ambitions mondiales."

Solder le passé

En septembre dernier, la banque, qui fut une des trois premières européennes avant sa chute et est encore contrôlée à 73% par le gouvernement britannique, avait annoncé un premier accord mettant fin à deux class actions et prévoyant le versement de 1,1 milliard de dollars à une autre agence américaine, la National Credit Union Administration.

Après déduction d'indemnités déjà versées à des tiers non identifiés, le montant net de l'amende payée à la FHFA, de 4,75 milliards, est "supérieur d'environ un milliard de dollars à nos attentes" observent les analystes de Jefferies. Mais il a déjà été largement provisionné dans les comptes : il reste même 3,75 milliards de réserves pour couvrir l'amende que devrait lui infliger le ministère de la Justice américain sur le même dossier, qui se chiffrera aussi en milliards. Pour le courtier, "un problème majeur disparaît, mais une épée de Damoclès significative demeure." Jefferies s'attend à une provision supplémentaire de 2,5 milliards de dollars d'ici à la fin de l'année pour solder cette affaire.

Un préalable nécessaire pour le directeur général qui a pour mission un retour au profit et au versement d'un dividende, avant de pouvoir envisager la sortie du capital de l'Etat britannique.

Delphine Cuny

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Commentaires 5
à écrit le 17/07/2017 à 23:36
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j'aime vos informations concises et précises, et je suis un de vos lecteurs de news assidu. cordialement

à écrit le 13/07/2017 à 14:55
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En fait, les banques européennes qui se sont fait rouler par les américains en souscrivant des subprimes, et qui y ont perdu leurs chemises, doivent payer des amendes aux américains pour s'être fait rouler. Pendant ce temps là, la "justice " françai...

à écrit le 12/07/2017 à 20:53
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Alors qu'en France on racle les fonds de tiroirs pour trouver un ou deux milliards d'économies, les USA ne s'embetent pas et vont racketter les banques européennes sur les subprimes, en mettant des amendes de 5/10 milliards de dollars à chaque fois. ...

à écrit le 12/07/2017 à 17:44
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A chaque fois qu'une banque Européenne ou Française est mise à contribution (sous menace de class action, embargo, ou autre) , je me demande ce qu'ils sont allés dans cette galère et comment se fait il que l'on soit toujours aussi démunis. A ce ryt...

le 13/07/2017 à 12:51
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C'est le principe, oui. Vous comprenez maintenant pourquoi TOUTES les zones économiques essaient de se séparer du dollar. Sauf la Zone Euro, sous "protectorat" us...

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