Les Dacia à bas prix séduisent toujours les Européens

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  510  mots
Dacia Sandero Stepway: une voiture qui marché bien sur le marché européen
Les immatriculations de Dacia neuves s'essoufflent un peu. Mais, sur huit mois, la filiale roumaine à bas coûts de Renault bat des records de croissance dans l'Union européenne. Les ventes de Dacia représentent 35% de celles du groupe Renault.

La marque roumaine s'essouffle, certes. Les immatriculations de Dacia neuves à bas coûts n'ont progressé que de 2,7% en août dans l'Union européenne. Mais, qu'à cela ne tienne! Sur huit mois, la filiale à petits prix de Renault cartonne, avec une hausse de 30% à 247.942 unités. C'est la plus forte croissance parmi les grandes marques automobiles présentes sur le Vieux continent. En août, Dacia a atteint l'excellent score de 3,2% de part de marché. C'est plus que Nissan et la firme se rapproche de Fiat ou Toyota. Dacia génère désormais 35% des ventes totales du groupe Renault dans l'Union (en août). Enorme.

Echec des Lodgy et Dokker

La marque roumaine, créée par le dictateur communiste Nicolae Ceaucescu avec l'aide des ingénieurs de Renault dans les années 60, doit son succès à sa renaissance fin 2004 avec la Logan, voulue par l'ex-patron de Renault, Louis Schweitzer. Aujourd'hui, les Logan II et Sandero II à prix cassés (moins de 8.000  euros en version de base) ainsi que le 4x4 Duster restylé sont en plein boom - même si le monospace Lodgy et la fourgonnette Dokker apparaissent, eux, comme un échec.

Prix bas, simplicité d'utilisation, entretien économique, fiabilité fort correcte due à des mécaniques éprouvées, les Dacia séduisent, malgré leur médiocre niveau de finition et les piètres matériaux. Les Dacia sont en outre distribuées dans le réseau de la firme au losange, l'un des plus denses d'Europe.

Les ventes se font quasi-exclusivement auprès des clients particuliers. Pas de fausses immatriculations de voitures d'occasion "zéro kilomètre" ici,  ni de cessions aux loueurs à marge quasi-nulle. Non, les clients sont là et les voitures, produites en Roumanie ou au Maroc, s'écoulent naturellement...

Les voitures de la gamme "Entry" de Renault, qu'elles soient diffusées sous le label Dacia ou la marque française elle-même hors d'Europe et du pourtour méditerranéen, affichent de bonnes marges, selon le groupe. Mais, les prix de cession étant faibles, des marges honorables - on évoque bien plus de 10% pour un Duster - n'engendrent évidemment pas... de gros profits.

La France, marché à la traîne

Le marché automobile de l'Union européenne a progressé, toutes marques confondues, de 2,1% en août dernier, de 6% sur huit mois 2014. La France reste à la traîne. Les immatriculations de voitures neuves ont chuté de 2,6% dans l'Hexagone en août, et crû de 1,6% à peine entre janvier et le mois dernier. Dans ce contexte, PSA a progressé de 1% seulement en août dans l'Union (+1,9% pour Peugeot,  -0,3% pour Citroën). PSA a progressé de 4,1% sur huit mois, avec une part de marché de 11% seulement.

Le groupe Renault (Renault et Dacia) a  chuté de 3,1% en août, avec une dégringolade de la marque Renault proprement dite (-5,9%). Sur huit mois, le groupe dans son ensemble progresse de 16,6% grâce surtout à Dacia. Il occupe 9,8% du marché européen. Le groupe Volkswagen a progressé le mois dernier dans l'Union de 9,4%, Ford de 17,4%, Opel (avec Vauxhall) de 8,1%. Fiat, BMW et Mercedes fléchissent.