EADS est sorti du rouge en 2008. Après une année 2007 marquée par une perte de 446 millions d'euros, le groupe européen d'aéronautique, d'espace et d'armement, maison-mère d'Airbus, a dégagé un bénéfice net ajusté de 1,57 milliard d'euros en 2008. Un chiffre encore supérieur aux attentes des différents analystes, qui tablaient sur environ 1,2 milliard de bénéfices.
Les ventes du groupe ont atteint 43,3 milliards d'euros sur la même période, soit une hausse d'environ 11%, contre 42 milliards annoncés par EADS en janvier. Le résultat d'exploitation se monte lui à 2,8 milliards d'euros, pour 2,2 milliards attendus. L'année 2008 a été marquée par une forte progression (+18%) du carnet de commande, qui a atteint 400 milliards d'euros fin 2008, tandis que la trésorerie nette s'établissait à 9,2 milliards d'euros. Au titre de l'exercice 2008, EADS va donc verser à ses actionnaires un bénéfice de 20 centimes d'euro par action.
Cependant, ces bons résultats ne parviennent pas à masquer les défis qui attendent EADS dans les mois à venir, alors que la conjoncture économique n'en finit pas de se dégrader. L'année risque d'être particulièrement difficile, en particulier pour le constructeur d'avions Airbus, filiale du groupe, fortement impacté par le trou d'air du transport aérien en ce moment.
Dans le domaine militaire, le dossier de l'appareil de transport A400M focalise toutes les attentions. Les nombreux retards du programme ont déjà contraint le groupe à passer une charge de 704 millions d'euros dans ses comptes 2008. A terme, on ne sait pas encore combien ces ratés vont coûter au groupe. Louis Gallois, le président exécutif d'EADS a déclaré ce mardi matin dans une conférence de presse qu'il espérait annoncer la date du premier vol de l'appareil "dans les prochaines semaines".
Louis Gallois a également estimé dans un communiqué que "2009 sera une année très difficile" pour le secteur mais que le carnet de commandes important et diversifié du groupe devrait lui permettre de "maintenir ses livraisons à des niveaux élevés" et lui donnera "une certaine marge de man?uvre". En effet, EADS table sur un chiffre d'affaires 2009 à peu près en ligne avec 2008. En revanche, son résultat d'exploitation devrait subir un net recul mais rester "significativement positif".
A l'occasion d'une conférence de presse, Louis Gallois a affirmé que la priorité serait donnée à la croissance organique en 2009, plutôt qu'à la croissance externe, même si des acquisitions petites ou moyennes ne sont pas à exclure. De son côté, Hans Peter Ring, le directeur financier du groupe européen s'est dit prêt à intensifier les réductions de coûts si l'impact de la crise financière se révélait plus sévère.
Enfin, en réponse à une information publiée hier dans "La Tribune" et selon laquelle Louis Gallois pourrait quitter ses fonctions d'ici cet été, en raison de désaccord avec le gouvernement français, l'intéressé a rappelé que son mandat courrait jusqu'en 2012 et qu'il entendait bien l'honorer jusqu'au bout.
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