Avions ravitailleurs : EADS se lance dans la bataille

Le groupe européen d'aéronautique et de défense va présenter une offre pour le renouvellement des avions ravitailleurs d'US Air Force. Des discussions avec des partenaires potentiels américains ont toujours lieu.

EADS va bien se lancer dans la bataille des avions ravitailleurs de l'US Air Force. Le groupe aéronautique européen a confirmé ce mardi soir qu'ilferait une offre pour ce contrat estimé à 35 milliards de dollars. Des discussions se poursuivent avec des partenaires potentiels américains, après le retrait de Northrop Grumman, qui estimait la compétition biaisée en faveur de Boeing. Mais EADS ne cherche plus de partenaire principal. Il préfère au contraire avoir à ses côtés une équipe de sous-traitants américains, qui pourrait notamment comprendre General Electric et Honeywell.

"Nous allons proposer un ravitailleur ultramoderne et performant pour répondre à la décision du Pentagone d'encourager la compétition autour de cet investissement majeur pour le contribuable américain", a expliqué Ralph Crosby, le président d'EADS North America. "Notre KC-45 représente la seule véritable solution à même de répondre aux besoins de ravitaillement extrêmement pointus de l'USAF. Qui plus est, cette solution est à moindre risque car déjà en service et en production. Ce point est essentiel car nos militaires méritent de recevoir la meilleure solution adaptée à leurs missions, et ce au meilleur prix."

EADS et Northrop avaient remporté en février 2008 ce contrat portant sur 179 avions ravitailleurs. Mais cette décision avait été annulée suite à une plainte de Boeing. Les deux alliés avaient par la suite accusé l'administration américaine d'avoir reformulé le cahier des charges de manière à favoriser leur concurrent, provoquant le retrait de Northrop.

Pour calmer les critiques européennes, le Pentagone a prolongé de 60 jours le délai de remise des offres alors que les responsables d'EADS en réclamaient 90. "Trois mois, c'était un délai déjà très juste, mais 60 jours cela relève de la mission impossible pour déposer une offre conforme (compliant)", confirme-t-on dans le groupe. D'autant qu'EADS doit s'approprier toute la partie de maîtrise d'oeuvre du programme qu'il avait laissée à Northrop Grumman.

Les deux anciens alliés sont d'ailleurs en train de négocier le prix de ce travail. Enfin, le Pentagone a avancé de quelques semaines le choix, pour ses ravitailleurs, entre le B767 de Boeing et le KC-45 d'Airbus (également connu sous le nom de A330 MRTT). Un choix qui tombera donc en pleine campagne pour le renouvellement d'une partie du Congrès, à mi-mandat de Barack Obama. Si tel est le cas, les responsables d'EADS ne se font aucune illusion sur l'issue de la compétition.

Une question d'image

Le groupe était réellement tenté de se jeter dans la bagarre, surtout depuis qu'il a été accepté en tant que maître d'?uvre par le Pentagone. Ce qui le référence sur le plus grand marché mondial de la défense et renforce son image de groupe global.

Il a aussi envie de pousser Boeing à faire des efforts sur les prix, même si ce dernier ne peut plus présenter une offre délirante comme il l'avait fait lors du premier appel d'offres. Lors du deuxième, l'offre d'EADS était sortie moins chère par avion que celle de Boeing, l'US Air Force ayant rajouté un facteur risques à l'américain.

Pour autant, le contexte reste largement défavorable au groupe européen.

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Commentaires 3
à écrit le 21/04/2010 à 7:09
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Grosse perte de temps d'énergie et d'argent, les américains ne veulent pas le meilleur avion, ils veulent un avion américain. Travaillons avec les autres pays mons protectionnistes. Les politiciens ne sont pas les décideurs malgré ce qu'ils nous raco...

à écrit le 20/04/2010 à 23:30
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Le dernier paragraphe de l'article est incompréhensible. Trop d'ellipses sans doute .

à écrit le 20/04/2010 à 22:31
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Comme l'avait craint Rosevelt l'établissement militaro-industriel a pris le dessus aux USA. La politique américaine est là pour maintenir un climat d'insécurité qui doit justifier les dépenses militaires. Et si elle envoie des soldats au casse pipe...

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