Pourquoi Daimler ne sortira pas d'EADS... dans l'immédiat

Mis en examen pour délits d'initiés, le constructeur automobile ne se désengagera pas tant que des doutes persisteront sur la date de sortie de l'A350.
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L'incertitude demeure sur l'avenir de l'actionnariat allemand d'EADS. Outre-Rhin, les rumeurs d'une sortie de Daimler du capital du groupe européen d'aéronautique et de défense, voire d'une nouvelle réduction de sa participation, vont bon train. Ce mercredi, le Financial Times affirme ainsi que l'Etat allemand envisage d'acquérir 15% du capital d'EADS. 

Ces rumeurs suscitent l'inquiétude des États (Lander) qui hébergent des sites industriels du groupe (Basse-Saxe, Bavière...) et poussent la chancelière allemande Angela Merkel à organiser une réunion sur le sujet le 23 février avec plusieurs ministres. Aujourd'hui, les camps allemand et français d'EADS représentent chacun 22,5 % du capital : Daimler (15 %) et un consortium allemand (7,5 %) ; Lagardère (7,5 %) et l'État français (15 %).

Pour autant, si Daimler n'a jamais caché son intention de sortir un jour du capital d'EADS, rien n'est prévu à court terme, selon nos informations. "Daimler ne va pas sortir d'EADS, assure-t-on à La Tribune. Le constructeur automobile est coincé par l'incertitude qui plane autour d'un éventuel retard du programme A350." Alors que Daimler a été mis en examen la semaine dernière - tout comme Lagardère en janvier - par la justice française pour délits d'initiés pour avoir cédé ses parts deux mois seulement après l'annonce d'un dérapage du programme A380 en juin 2006, l'allemand ne peut pas prendre le risque de se désengager aujourd'hui tant qu'il plane un doute de retard sur le programme A350. D'où les déclarations nébuleuses du patron de Daimler, Dieter Zetsche ce mercredi. "Il faudra à l'avenir discuter de la structure de l'actionnariat », a-t-il dit lors de la présentation des résultats de son groupe. Ce qui vaut pour Daimler vaut également pour Lagardère.

S'il y a bien une incertitude à court terme sur l'actionnariat allemand, elle se situe, en fait, du côté du consortium, dans lequel Goldman Sachs et Deutsche Bank sont les chefs de file. Alors que ce montage devait prendre fin 2011, il n'est pas impossible que le consortium reste trois à quatre ans de plus, selon les discussions en cours avec Berlin. Avec des concessions forcément à la clé pour les banques. Angela Merkel veut prendre les choses en main et ne pas laisser les questions actionnariales d'EADS se traiter entre opérateurs privés. L'entreprise est trop stratégique. Elle n'est pas la seule à penser cela. Le land de Bavière s'est déjà déclaré prêt à entrer au capital d'EADS.

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