Astrium parie sur la mutualisation des efforts de défense des pays européens

La filiale services d'Astrium, Astrium Services, a signé un accord-cadre de trois ans avec l'Agence européenne de la défense (AED). Objectif, fournir au meilleur prix des communications non sécurisées aux armées de cinq pays.
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Astrium Services, la filiale à 100 % d'Astrium (groupe EADS), continue de creuser son sillon dans les services spatiaux. C'est dans ce cadre que son PDG, Eric Béranger, qui a lancé en 2002 cette start-up devenue aujourd'hui une "success story" (1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires), a signé vendredi matin "un contrat-cadre" avec l'Agence européenne de défense (AED) portant sur la fourniture de communications commerciales par satellite pour des besoins militaires. Un contrat de trois ans, qui pourrait se révéler significatif en terme de volume à terme. Notamment pour des armées engagées sur des théâtres d'opération, qui ont en général un énorme besoin de communications militaires son sécurisées (celles-ci passent des satellites commerciaux).

Réduire les coûts de 10 %

"Nous ne nous sommes pas engagés ni sur un minimum et ni sur un maximum" de communications, précise à la "tribune.fr" Eric Béranger. C'est un service à la carte" pour les pays (France, Italie, Pologne, Roumanie et Royaume-Uni), qui ont rejoint la Cellule européenne d'achat de communications par satellite (ESCPC) de l'AED, qui gère le contrat. Ces Etats se sont déjà engagés à dépenser une enveloppe modeste de 2,3 millions d'euros dans les mois prochains. Astrium compte toutefois que d'autres pays rejoignent l'ESCPC pour gonfler ses ventes. Car ce que propose Astrium Services est de trouver l'opérateur de satellites (les Eutelsat, SES, Intelsat...) proposant des communications au meilleur prix. L'objectif est de parvenir "à réduire les coûts de 10 %", expliquer l'AED dans un communiqué.

Economiser 1 milliard d'euros

Ce contrat entre dans la nouvelle politique très à la mode de l'Europe en général, et de l'AED en particulier, de mutualiser les dépenses en vue de faire des économies. D'une façon plus large, la directrice exécutive de l'AED, Claude-France Arnould, veut économiser à terme 1 milliards d'euros dans des opérations de "pooling and sharing" (union et partage) sur un volant de programmes de 8 milliards d'euros grâce à des synergies dans les investissements de recherche et technologies (R&T), les acquisitions, des dépenses récurrentes (maintenance...) et dans des opérations plus standardisées. "Aujourd'hui, les budgets de défense sont sous une pression importante, estime Claude-Franec Arnoult. L'AED offre aux Etats membres une solution rentable. Je pense que c'est une occasion que nous devrions saisir". Ce que fait déjà Eric Béranger. "Face aux coupes budgétaires, Astrium Services se bouge, se crée des opportunités". C'est le cas à nouveau avec la signature de cet accord-cadre.

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