Un tribunal autrichien a classé sans suite une plainte du gouvernement contre le groupe aéronautique Airbus, visé pour des faits présumés de corruption et de fraude dans un contrat de vente d'avions de combat Eurofighter en 2003, a-t-on appris lundi de source judiciaire. La cour criminelle de Vienne n'a pas trouvé de fondement à poursuivre les accusations émises en février 2017 par le ministère autrichien de la Défense, selon une porte-parole de la cour jointe par l'AFP, confirmant des informations de presse.
Vienne réclamait réparation d'un préjudice, évalué au minimum à 183,4 millions d'euros, jugeant avoir été trompé sur les capacités de livraison, les équipements et la valeur réelle de 18 avions de combat Eurofighter acquis au groupe européen pour un montant de deux milliards d'euros. Ce marché, entaché depuis de nombreuses années de soupçons de malversations, revient régulièrement sur la scène politique et judiciaire autrichienne. La plainte de 2017 avait fait vivement réagir Airbus, par ailleurs empêtré dans plusieurs procédures judiciaires à travers le monde. Le groupe avait démenti les allégations de fraude et d'illégalité des opérations de compensation, assimilées par Vienne à des pots de vin.
Vienne va faire appel
Le chef des services juridiques de la République a indiqué lundi qu'il entendait faire appel du classement prononcé par la Cour criminelle. Dans ce dossier tentaculaire, un volet important reste instruit par le parquet national anticorruption qui enquête sur une soixantaine de personnes impliquées dans la passation du marché. Lancé en 2003, l'Eurofighter Typhoon est construit par un consortium européen formé du groupe Airbus (ex-EADS), du britannique BAe Systems et de l'italien Leonardo.
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