Comme La Tribune l'avait annoncée, la France va commander "d'ici à la fin de l'année" douze avions de combat Rafale pour compenser le prélèvement de douze appareils d'occasion dans la flotte de l'armée de l'Air au profit de la Grèce, a annoncé mardi la ministre des Armées Florence Parly. Pour compenser la commande d'Athènes, qui va commander 18 Rafale (six neufs, douze d'occasion), "nous avons bien l'intention, d'ici à la fin de l'année, de procéder à une commande, en parallèle des commandes qui seront adressées pour la Grèce, pour les besoins de l'armée de l'Air et de l'Espace à hauteur de douze avions", a affirmé la ministre lors d'une audition devant les députés de la Commission de la Défense.
Face à la montée de tensions avec la Turquie, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a fait part mi-septembre de l'intention d'Athènes d'acquérir six Rafale neufs et douze d'occasion afin d'en disposer plus rapidement et à moindre coût. Le contrat avec la Grèce, qui doit être signé d'ici à la fin de l'année, doit se traduire par un prélèvement dès l'an prochain sur les appareils en service dans l'armée de l'Air française.
Une nouvelle commande de 12 Rafale
Les 12 appareils d'occasion pour Athènes seront donc remplacés par une commande de douze avions neufs auprès de Dassault Aviation d'ici à la fin de l'année. "Nous allons compenser par une commande de 12 Rafale au bénéfice de l'armée de l'air", a assuré Florence Parly. L'avionneur doit par ailleurs livrer 28 Rafale à la France entre 2022 et 2024. Les 12 appareils en question seront livrés "immédiatement après", a assuré la ministre. Cette commande supplémentaire arrive à point nommé pour Dassault Aviation qui risquait de voir sa chaîne de production de Rafale interrompue en 2024, une fois construits les six appareils neufs commandés par Athènes. Des appareils de l'armée de l'air qui seront prélevés sur la chaine de production de l'avionneur en raison des délais de fabrication (36 mois). Puis une nouvelle commande de 30 appareils est prévue par Paris en 2023 pour livraison à partir de 2027.
"Je voudrais vous rassurer, a-t-elle répondu à Jean-Jacques Ferrara, rapporteur des crédits de l'armée de l'air : nous avions convenus ensemble d'un point de passage en 2025 de notre LPM (loi de programmation militaire) à 129 avions Rafale et j'ai bien l'intention de tenir cet engagement", a affirmé la ministre aux députés.
Le montant de la commande des douze appareils d'occasion et six neufs armés par Athènes est évalué à 2 milliards d'euros (1,7 milliard pour les avions, 300 millions pour les missiles). Le produit de la vente des appareils d'occasion doit être versé au "budget de l'Etat" et non à celui des Armées, qui devra en revanche régler la facture des douze appareils que le ministère s'apprête à commander. "C'est un nouveau combat qui s'ouvre. Nous avons à négocier avec Bercy la rétrocession de ces produits de cession", a fait valoir Florence Parly.
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