Boeing : pendant que le 737 MAX revole enfin, Norwegian annule 92 exemplaires

Interdit de vol pour des questions de sécurité depuis plus 15 mois, le 737 MAX a commencé ce lundi les vols de certification pour évaluer les modifications apportées aux systèmes de contrôle automatisé. Le même jour, l'un de ses plus gros clients, la compagnie Norwegian Air Shuttle, a annulé une commande de 92 exemplaires et cinq 787.
(Crédits : Ints Kalnins)

De quoi gâcher le plaisir de Boeing de voir le 737 MAX revoler après avoir été cloué au sol pendant plus de 15 mois à la suite de deux accidents à cinq mois d'intervalle tuant 346 personnes. Ce lundi, alors que l'appareil a débuté ses vols de certification pour évaluer les modifications apportées aux systèmes de contrôle automatisé de l'avion (le système anti-décrochage a été mis en cause dans les accidents de Lion Air fin octobre 2018 et d'Ethiopian Airlines mi-mars 2019), Norwegian Air Shuttle a annulé une commande de 92 exemplaires (cinq gros-porteurs B787).

Demande de remboursement des acomptes et de dédommagements

La compagnie low-cost norvégienne réclame le remboursement des acomptes déjà payés pour ces avions, et a également lancé une procédure judiciaire pour obtenir des dédommagements liés aux pertes générées par l'immobilisation des Boeing 737 MAX et par celles causées par des problèmes de motorisation sur ses 787. Pour rappel, Norwegian compte déjà dans sa flotte 18 Boeing 737 MAX et une trentaine de 787.

"Norwegian a engagé un dialogue commercial avec Boeing en vue de résoudre ses problèmes avec les 787 et les 737 MAX et d'obtenir une compensation pour ses pertes", a indiqué le transporteur dans un communiqué.

"Le dialogue n'a (à cette date) pas débouché sur un accord avec une compensation raisonnable pour la compagnie", a-t-elle ajouté.

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Annulations facilitées par la durée de l'arrêt des vols

Le coup est rude pour Boeing. Il rappelle la vulnérabilité commerciale du MAX. Avec plus de 15 mois d'interdiction de vols pour des raisons de sécurité, les compagnies aériennes peuvent facilement justifier des annulations de commandes.

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Au-delà de nouveau coup dur, Boeing joue gros pendant ces trois jours au cours desquels s'étaleront les tests de certification. S'ils sont concluants, la FAA (l'agence de l'aviation civile américaine) devra ensuite valider les nouvelles procédures de formation des pilotes, entre autres, ce qui signifie que l'autorisation de reprise des vols commerciaux ne devrait pas intervenir avant septembre.

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Commentaires 2
à écrit le 30/06/2020 à 13:25
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En admettant une reprise "normale" des compagnies aeriennes, bcp de futurs voyageurs se poseront la question d'accepter d'embarquer dans ce fer a repasser. Bref, c'est pas en faisant du forcing methode ancien monde que ca va se concretiser.

à écrit le 30/06/2020 à 8:35
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Tant qu'à amputer l'économie aérienne autant en profiter pour se débarrasser des aberrations les plus grosses. Le covid est tombé au bon moment à savoir celui dans lequel hommes d’affaires et autorités publiques valident un avion défectueux.

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