
Après une année record en 2022 (92 Rafale commandés), le Rafale pourrait s'offrir une nouvelle belle année à l'export. Sans atteindre le niveau de 2022. Plusieurs prospects pourraient déboucher en 2023 même si certains restent très compliqués (politique, géopolitique, économique). Pour l'heure, le prospect le plus sûr d'aboutir en faveur de Dassault Aviation est le Rafale Marine en Inde. Tous les signaux sont au vert. Même Dassault Aviation serait optimiste pour la signature au premier semestre 2023 d'un contrat avec l'Inde, qui va très rapidement entrer en période électorale (législatives de 2024), une période où le gouvernement ne se risquera plus à signer de grands contrats. Le méga-prospect portant sur une centaine d'appareils pour l'armée de l'air indienne arrivera après les élections de 2024.
Indonésie, Serbie, Colombie ?
Outre le Rafale Marine, deux ou trois autres contrats pourraient être signés par Dassault Aviation en 2023. L'un en Indonésie, l'autre en Serbie. Après avoir signé un contrat portant sur six Rafale avec Jakarta, qui avait annoncé en février 2022 une commande de 42 Rafale, l'avionneur pourrait signer dès cette année le solde de cette commande avec l'Indonésie. Soit les 36 exemplaires restants.
Par ailleurs, Dassault Aviation croit toujours en la Serbie, qui souhaite acquérir 12 Rafale. Mais le dossier est très politique : la position serbe vis-à-vis de la Russie et les tensions au Kosovo ne facilitent pas une décision des autorités politiques françaises. Enfin, la Colombie pourrait à nouveau exprimer une préférence pour l'avion français. Bogotá n'a pas pu concrétiser un contrat de 16 Rafale avec Dassault Aviation avant la fin de l'année 2022. Il est vrai que la sélection du Rafale semble avoir beaucoup surpris en France.
Des prospects au Moyen-Orient
Le Moyen-Orient reste une zone de prospects toujours intéressante pour la France en général, et pour Dassault Aviation en particulier. L'avionneur a d'ailleurs vendu le Rafale à trois pays de cette zone : Égypte (55 appareils), Qatar (36) et Émirats Arabes Unis (80). L'avion de combat continue d'intéresser. C'est le cas en Arabie Saoudite. Après avoir été extrêmement prudent sur ce prospect, l'avionneur semble convaincu par Ryad de l'intérêt que les Saoudiens porteraient au Rafale. Et les équipes de Dassault Aviation font le job. Mais les autorités politiques françaises restent timorées sur le soutien à ce prospect, l'Arabie Saoudite étant toujours un sujet très épineux en France. Pour autant, Berlin a bien levé l'embargo des ventes d'armes à destination de l'Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis. Le chemin sera long, très long avant de parvenir à la signature d'un contrat Rafale, qui pourrait être tout aussi bien in fine un nouveau mirage français en Arabie saoudite...
L'Irak, qui a reçu des Mirage F1 au début des années 1980 (121 sur 129 exemplaires), est toujours intéressé par le Rafale. Là aussi, Dassault Aviation aurait commencé à prendre au sérieux les Irakiens. D'autant que Bagdad vend très bien son pétrole. Le ministère irakien du Pétrole a annoncé en début de semaine dernière avoir enregistré des revenus provenant des ventes de brut sur les marchés mondiaux et locaux, d'une valeur de 115 milliards de dollars, en 2022. En 2021, les revenus irakiens s'étaient élevés à 75,6 milliards de dollars, contre 33,9 milliards de dollars enregistrés en 2020. Une fenêtre pourrait éventuellement s'ouvrir en 2024 pour l'acquisition d'une vingtaine de Rafale. D'autant que le nouveau gouvernement irakien semble pour le moment favorable à cette opération. A suivre...
Quant à l'Égypte, elle est sans nul doute freinée par une crise économique sans précédent pour passer une nouvelle commande à Dassault Aviation. Elle souhaitait acquérir de nouveaux Rafale au standard F4 pour remplacer tout ou partie de sa flotte de F-16 (environ 110 F-16). Ce qui semble remis à plus tard. D'autant que Paris privilégierait en Égypte la vente de sous-marins français. Enfin, la Grèce pourrait à nouveau commander des Rafale, entre six et douze appareils pour former un deuxième escadron (18 appareils par escadron). L'armée de l'air grecque aura en service 24 Rafale dans sa flotte en 2024.
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