Henkel vend sa participation de 2 milliards d'euros dans Ecolab

Le spécialiste allemand des détergents et adhésifs compte achever le financement de sa dernière acquisition, National Starch, en revendant les 30% qu'il détient au tour de table de l'américain Ecolab.

En ces temps de crise du crédit, tout afflux de liquidités est bon à prendre, surtout lorsque l'on est endetté. C'est visiblement le raisonnement qu'ont tenu les dirigeants du groupe allemand Henkel, qui ont annoncé aujourd'hui la vente de leur participation de 29,3% dans Ecolab, fabricant d'équipements de nettoyage pour les collectivités et les entreprises (5,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires l'an dernier).

Concrètement, Ecolab, ancienne filiale d'Henkel qui y avait réduit sa participation depuis 2001, va racheter pour « au moins 300 millions de dollars » de ses propres actions au lessivier allemand, soit 11% de la participation d'Henkel, valorisée au total à 2,6 milliards de dollars (2 milliards d'euros) à la clôture de la Bourse de New York vendredi dernier. Les titres restants seront vendus sur le marché. « Nous avons entamé aujourd'hui la constitution du livre d'ordres et espérons avoir cédé nos titres d'ici la fin de la semaine », a précisé un porte-parole d'Henkel à la Tribune.

Une telle opération de cession de titres peut sembler paradoxale au beau milieu de la crise financière : comme nombre de ses comparables, le titre Ecolab affiche un recul de près de 30% depuis janvier. Pour leur part les dirigeants d'Henkel s'étaient encore refusés à préciser leurs intentions sur ce dossier la semaine dernière, lors de la publication des résultats du troisième trimestre.

Mais le besoin d'argent devenait impérieux pour Henkel : le groupe a racheté en avril dernier le britannique National Starch, qui regroupe les activités adhésifs d'ICI, lui-même acquis par Akzo Nobel. Or, l'opération a coûté cher au lessivier allemand : 3,7 milliards d'euros, dont un milliard financé par emprunt bancaire court terme -remboursé depuis- et 1,6 milliard à rembourser sous douze mois, soit avant avril 2009. Le temps pressait donc pour le groupe, dont la dette nette avait grimpé à 5,3 milliards d'euros à fin septembre 2008, soit 90% des fonds propres. « Après impôts, la somme levée devrait permettre au groupe de boucler le financement de National Starch tout en conservant sa note d'endettement A » selon un analyste cité par Bloomberg. L'opération aura du même coup pour avantage de faire baisser d'environ 40% l'endettement net d'Henkel. 

Henkel a récemment annoncé de mauvais chiffres pour le troisième trimestre  avec un bénéfice divisé par plus de deux, à 101 millions d'euros, plombé par une charge de restructuration de 181 millions, malgré un chiffre d'affaires en hausse de 12%, à 3,76 milliards d'euros, gonflé par l'acquisition de National Starch en avril dernier. Le groupe prévoit toujours une hausse de son chiffre d'affaires interne -- hors acquisitions -- de 3% à 5% cette année, mais a revu en baisse ses prévisions de hausse de l'excédent brut d'exploitation (Ebit) d'une fourchette de 13% à 15% à seulement 10%, hors éléments exceptionnels. A l'horizon 2012, il mise toujours sur une croissance interne annuelle du chiffre d'affaires de 3% à 5% et de plus de 10% pour le bénéfice par action.

 

 

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.