Le parquet de Milan ouvre une enquête sur Parmalat/Lactalis

Cette enquête intervient après la réunion du gouvernement italien ce mercredi pour adopter un texte protégeant les secteurs clefs de l'industrie italienne.
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Le parquet de Milan a ouvert une enquête sur la prise de participation de 29% du groupe français Lactalis dans le groupe alimentaire italien Parmalat, a déclaré une source judiciaire vendredi. L'administrateur délégué de Parmalat Enrico Bondi a été entendu comme témoin dans la matinée dans le cadre de ces investigations.

Lactalis, numéro un européen des produits laitiers, qui commercialise par exemple les marques Président et Bridel, a resserré son emprise sur Parmalat en annonçant mardi avoir porté sa participation dans son concurrent italien à plus de 29% grâce au rachat des parts de trois fonds. Malgré les craintes du gouvernement italien de voir Parmalat passer entre des mains étrangères, le groupe français va acquérir les 15,3% détenus par Zenit Asset Management, Skagen AS et Mackenzie Financial Corp pour un montant total d'environ 744 millions d'euros.

Le gouvernement italien s'était réuni mercredi en conseil des ministres pour adopter un texte protégeant les secteurs de l'alimentation, de la défense, des télécommunications et de l'énergie contre les OPA étrangères.Cette décision pourrait empêcher le groupe français de produits laitiers de prendre le contrôle de Parmalat.

L'adoption d'un tel texte limitant les prises de contrôle de groupes italiens par des sociétés étrangères ouvre la voie à un investissement de long terme de Ferrero  et autres industriels au capital de Parmalat dans un groupe mis en forme par la banque Intesa Sanpaolo, qui détient 2,4% du capital de Parmalat .

L'administrateur délégué d'Intesa Sanpaolo Corrado Passera a déclaré que ce texte donnait à Parmalat davantage de temps pour créer un consortium italien et lui permettait de reporter au mois de juin l'assemblée générale initialement prévue le 14 avril durant lequel Lactalis pourrait achever sa prise de contrôle du conseil d'administration. "Le fait d'avoir un peu de temps est l'une des conditions préalables positives, ce qui est maintenant le cas", a expliqué Corrado Passera, qui prend part à l'effort pour créer un consortium italien.

Une source proche du dossier avait déclaré mercredi que la direction de Ferrero avait rencontré les propriétaires de Lactalis à Paris cette semaine pour discuter de l'acquisition de sa participation.Personne n'était joignable dans l'immédiat chez Ferrero pour commenter cette information.

Le vice-administrateur délégué du groupe et président de Lactalis Italie, Antonio Sala, a de son côté déclaré jeudi à l'agence de presse italienne Ansa qu'il était ouvert à l'entrée d'autres partenaires au capital de Parmalat . "Nous pensons que d'autres actionnaires peuvent partager notre projet et contribuer au succès", a-t-il dit lors d'une interview, précisant que l'objectif de Lactalis serait d'investir l'argent de Parmalat pour créer de la valeur et réaliser des acquisitions.  "Nous pensons que les règles du jeu ne peuvent pas être changées au milieu du gué", a-t-il ajouté en faisant référence au texte adopté par le gouvernement.
 

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