Les Assemblées générales des actionnaires de Hermès n?auront plus rien des grandes réunions familiales d?antan. Hier, lors de la réunion des actionnaires du sellier qui s?est tenue à Paris au Palais des congrès, LVMH a joué les trouble-fêtes. Lors de la séance des questions-réponses ouverte aux actionnaires, Pierre Godé, qui s?était déplacé en personne pour représenter les intérêts du groupe de Bernard Arnault, actionnaire à hauteur de 20% de Hermès International depuis fin 2010, a pris le micro comme n?importe quel petit porteur. Le directeur général a dénoncé le « procès d?intention que livre la direction de Hermès à LVMH ».
« LVMH n?a jamais cherché à déstabiliser la famille Hermès, son personnel ou ses fournisseurs. Je mets au défi quiconque d?en apporter un commencement de preuves », a sèchement lancé le bras droit de Bernard Arnault, en guise de réponse à Bertrand Puech qui, en préambule, avait dénoncé les « initiatives hostiles lancées contre [Hermès] visant à l?affaiblir et la déstabiliser. » L?occasion était trop belle. Pierre Godé ne l?a pas raté. Le bras droit de Bernard Arnault a rappelé combien « LVMH est un actionnaire pacifique » qui « aspire au dialogue » et est « prêt à apporter à Hermès les atouts opérationnels de LVMH ». Cette déclaration a soulevé l?ire de plusieurs petits actionnaires. L?un d?entre eux n?a pas manqué d?en souligner « l?hypocrisie ».
« Vous avez acquis 17% en douce ! Ne nous faites pas prendre des vessies pour des lanternes », a-t-il ironisé, sous les applaudissements nourris de l?assistance et l?acquiescement de Bertrand Pueche et Patrick Thomas co-gérants de Hermès. Pierre Godé s?est offusqué de ces propos « injurieux et diffamatoires, exigeant de Eric de Seynes, président du conseil de surveillance de « faire la police », avant d'être conspué par l'assistance. « Nous ne sommes pas ici à l?assemblée de LVMH », a rétorqué Eric de Seynes, avant de reprendre le cours normal de l?assemblée générale.
Juliette Garnier
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