Salon auto de Francfort : les Français moins pessimistes que les allemands

L'événement est l'occasion pour les professionnels de l'automobile de faire le point sur leur situation et celle du marché. Si les français, dans leur ensemble, estiment que le gros de la crise est derrière eux, les allemands continuent d'annoncer de mauvaises nouvelles.

Le salon automobile de Francfort a ouvert ses portes ce mardi. La journée a bien commencé, avec l'annonce d'une nouvelle hausse des ventes de voitures neuves pour l'été en Europe. En juillet, les immatriculations ont progressé de 2,8% et de 3% en août. Les différents systèmes de "primes à la casse" instaurés dans les différents pays ont joué leur rôle de "d'incitateurs d'achat" et les constructeurs retrouvent le sourire... en tout cas de ce côté-ci du Rhin.

Car à l'Est, l'heure est plus que jamais à la prudence. Les constructeurs allemands, contrairement à leurs homologues français, font preuve d'une extrême prudence dans leurs prévisions. Surtout, ils redoutent fortement l'année 2010, qui marquera l'abandon (progressif ou non) de la prime à la casse.

Le directeur commercial de Volkswagen table même sur une contraction du marché automobile européen à deux chiffres l'an prochain. Dans ce cadre, il estime que les ventes du groupe Volkswagen devraient stagner, alors que le fabricant de la célèbre Golf fait preuve d'une résistance impressionnante ces derniers mois.

Les ventes de VW devraient atteindre 6,2 millions d'unités cette année et la suivante selon le directeur commercial du groupe. Il voit le marché chinois dépasser les huit millions d'unités en 2010, le marché allemand approcher les trois millions, celui des Etats-Unis remonter à 10 voire 10,5 millions d'unités en 2010 et le Brésil atteindre les 2,5 millions d'unités.

La jeune mariée du groupe, Porsche, n'affiche pas non plus une mine éclatante. Le groupe a subi une baisse de 12% de ses ventes lors de son exercice 2008/2009 (clos fin juillet) pour un chiffre d'affaires de 6,6 milliards d'euros.

Côté prévisions, on est plus optimiste chez Peugeot (et la Bourse apprécie). Le groupe PSA Peugeot-Citroën s'attend certes à une baisse de ses ventes en 2010, mais il l'estime à 9%, contre -12% auparavant. Pour l'année 2009, il table sur une chute de 10% du marché européen, contre une baisse de 12% prévue auparavant.

Concernant le marché chinois, le directeur indique tabler à long terme (pour environ 2015) sur une part de marché de 8% en Chine pour les deux marques contre 3 à 4% environ actuellement. Le groupe est en discussion avec un deuxième partenaire en Chine dans les utilitaires. En Amérique Latine, PSA vise une part de marché de 8% également vers 2015, contre 5% actuellement.

Concernant sa santé financière, Philippe Varin, le président du directoire de PSA, a indiqué qu'il maintenait son objectif d'une perte opérationnelle de 1 à 2 milliards d'euros en 2009, mais elle devrait se situer "dans le bas de la fourchette", selon lui.

L'autre constructeur français, Renault, regarde lui aussi vers l'avenir, avec l'ambition de devenir le numéro un mondial de la voiture électrique. A l'occasion du salon de Francfort, Carlos Ghosn, le PDG du groupe Renault-Nissan, a dévoilé le nouveau slogan de la marque au losange: "Drive the Change" ou "Changeons de vie. Changeons l'automobile" pour la version française.

La dichotomie franco-allemande se retrouve chez les équipementiers. L'allemand Bosch compte supprimer 10.000 emplois et enregistrer de lourdes pertes 2009 avec un chiffre d'affaires en baisse d'environ 15% à 38 milliards d'euros. A l'opposé, Michelin a fait des déclarations plutôt rassurantes à La Tribune ce mardi matin. D'après Michel Rollier, son gérant, le pire de la crise économique est passé pour le groupe.

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