Essai auto : BMW 116i, une bavaroise "premier prix" de choc

C'est la moins chère (tout est relatif) de la gamme. Elle n'est pas très spacieuse et le confort reste ferme. Mais, même avec ce petit moteur, on a déjà l'agrément de conduite d'une sportive. Enfin presque...
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C'est la plus "abordable" des BMW. La 116i, que nous avons essayée, constitue l'entrée de gamme de la toute nouvelle Série 1, la berline compacte du constructeur bavarois. Une concurrente à la fois des Volkswagen Golf, Alfa Romeo Giulietta ou Citroën DS4 et de l'Audi A3 qui sera bientôt renouvelée. Un modèle clé pour la firme de Munich. Les lignes évoluent en douceur, comme toujours. L'avant est plus effilé, mais un ?il non averti aura du mal à distinguer la nouvelle Série 1 de la précédente. Si l'harmonie esthétique typiquement BMW nous paraît préservée jusqu'aux portières arrière, la poupe tronquée et arrondie ne nous paraît pas très équilibrée. Mais, bon : sinon, ils auraient refait une Série 3. De toutes façons, elle est plus belle et désirable qu'une Peugeot, une Renault ou une Ford...

Intérieur très BMW

Pas de dépaysement à l'intérieur, à la fois étriqué, même si l'espace a un peu grandi par rapport à la mouture précédente, et soigneusement fabriqué avec des matériaux satisfaisants. C'est du solide et du bien fait. Même si on est un chouïa au-dessous d'Audi. L'instrumentation est spécifique à la marque. Tant mieux pour l'ambiance. Mais, quand BMW imitera-t-il Volkswagen ou Peugeot en indiquant en chiffres la vitesse à laquelle on roule devant les yeux ? Surtout que la jante du volant masque en partie le haut des compteurs ! A part cela, la position de conduite est bonne... pour ceux qui aiment être assis en creux, c'est-à-dire le postérieur bas et les cuisses très relevées au niveau des genoux. Nous, on apprécie moyennement d'être ainsi engoncés. A ce tarif, notons aussi l'absence de réglage lombaire du dossier. Enfin, une molette centrale commande tout un tas de fonctions... Parfait pour ceux qui adorent l'informatique... Les autres seront moins enthousiastes. Notons par ailleurs le sifflement strident des radars de parking, "exaspérantissimes". Ils crient bien avant d'avoir mal et... ne servent donc pas à grand-chose.

Moteur réussi

Ce n'est qu'un quatre cylindres. Et il développe à peine 136 chevaux. En prenant le volant, on était un peu dubitatifs sur le fameux plaisir de conduite de la marque avec une telle motorisation de base. Eh bien, notre scepticisme était injustifié. Tout d'abord, ce moteur émet un beau bruit rauque, qui annonce la couleur. Ensuite, sa souplesse, sa linéarité et son dynamisme nous ont conquis. Un joli caractère ! On a vraiment l'impression que tous les chevaux sont là. Les ingénieurs de BMW méritent leur réputation de motoristes. Il est vrai que notre modèle d'essai était équipé de la boîte automatique à huit rapports (2.200 euros en supplément), extrêmement recommandable.

Transmission plaisante

Si elle apparaît queelque peu indolente en position "D", la transmission réagit bien plus rapidement en mode "DS". Les Allemands ont non seulement de l'avance en matière de moteurs mais aussi de boîtes automatiques. Nous regrettons toutefois que les huit vitesses semblent parfois... trop nombreuses. La transmission n'arrête pas de changer de rapports, même si elle le fait insensiblement. Et on reste souvent un ou deux rapports trop haut. En freinant avant un virage, on aimerait parfois que la boîte "tombe" un rapport de plus... Mais, les consommations restent fort contenues (8 litres aux cent en conduite sportive). Cette boîte auto a aussi l'avantage de supprimer les petits à-coups de la version à boîte manuelle, dus à un embrayage dont la course est traditionnellement trop longue chez BMW. Ceci dit, nous avons une récrimination majeure : le "Stop and Start" (arrêt et redémarrage automatique au feu rouge du moteur) ne fonctionne pas en position "DS". Absurde, alors que la transmission S Tronic d'Audi le fait bien, elle...

Ressenti de direction pas très agréable

Chez BMW, l'agrément de conduite n'est pas un vain mot. On le sent, même sur une entrée de gamme comme la 116i. Le comportement routier est bon. Mais, nous ne sommes pas pleinement satisfaits. La direction nous a paru un peu trop légère. Elle donne un ressenti flou, qui nuit au plaisir de conduite, d'autant que les trépidations du train avant sur mauvaise route sont un peu trop transmis au volant... La direction ne revient pas non plus assez vite au point milieu après un virage, comme si elle avait tendance à accentuer le braquage. Etait-ce dû à des pneus très larges (en option) ? Bref, cette (légère) imprécision est contradictoire avec la définition très dynamique de cette voiture et obère le plaisir du pilotage sur route sinueuse. En revanche, bon point : cette propulsion (transmission aux roues arrière) braque bien, ce qui devient de plus en plus rare sur les tractions avant. Notre véhicule était malheureusement équipé en option de grandes jantes de 17 avec des pneus à flancs bas (en option). Histoire, paraît-il, d'améliorer le style, rendu plus "agressif" (tu parles d'un progrès ! ). Conseil : ne laissez surtout pas le vendeur vous refiler une telle option (à 600 euros) ! C'est une des modes les plus absurdes de ces dernières années, qui dégrade le confort et augmente très fortement le coût de remplacement, sans parler de la fragilité de l'ensemble. Ainsi gréée, la voiture était plutôt inconfortable, avec des réactions sèches et des trépidations désagréables du train avant. De plus, ces pneus sont très sonores. Sur chaussée rugueuse, à haute vitesse, le bruit devient lassant !

Tarifs salés

La BMW série 1 (116i) démarre à 25.450 euros en finition Première plutôt dépouillée. Il n'y a même pas d'autoradio ! Pour une sellerie cuir et un intérieur luxueux, il faut aller vers la Lounge Plus (4.400 euros de plus). Notre "Urban Life" est au tarif de cette dernière. Au programme : un style "cosmopolite" et "d'avant-garde", dixit la publicité. Du jargon marketing qui ne veut rien dire, sinon qu'on a droit à des inserts chromés à l'intérieur, d'autres en verre acrylique blanc, une sellerie en cuir-tissu blanche et grise pas désagréable... Bof, on préfère le chic de la "Lounge Plus" qui en donne davantage pour un tarif similaire... Les options sont à l'évidence innombrables. Le système de navigation avec accès internet est à 2.540 euros, le simple GPS à 1.650 euros, les phares adaptatifs au xénon à 1.550, le toit ouvrant à 1.000, l'alarme antivol à 490 ! Pour accéder au diesel, c'est 500 euros de plus, mais on n'a que 116 chevaux (116d). La 118d de 143 chevaux coûte, elle, 2.300 euros de plus que la 116i.

Tout cela est fort onéreux, comme d'habitude. Mais cette Série 1 se revendra bien (surtout en diesel). Le rapport espace intérieur-prix apparaît néanmoins terriblement défavorable. Comptez 7.000 euros d'écart avec une Peugeot 308 équivalente en équipement, quoique, il est vrai, moins puissante. Mais la qualité de fabrication et la finition sont bien supérieurs ici. On est dans des mondes différents. En revanche, les milliers d'euros d'écart avec une Volkswagen Golf sont plus difficiles à justifier. Seule en fait la Lexus CT 200h hybride japonaise est plus chère. Voilà en tous cas un bel objet très technologique, qui distille un certain plaisir surtout au niveau de l'ensemble moteur-boîte. Nous sommes plus sévères, vu le prix et le blason prestigieux arboré par cette Série 1, sur le châssis et la direction...

Prix du modèle d'essai : BMW 116i Urban Life : 29.850 euros
Puissance du moteur : 136 chevaux (essence)
Dimensions : 4,32 mètres (long) x 1,77 (large) x 1,42 (haut)
Qualités : moteur souple et vivant, boîte auto à huit rapports efficace, sobriété, finition, personnalité, valeur à la revente
Défauts : prix élevé, intérieur étriqué, position de conduite trop typée "sport", confort spartiate (avec jantes de 17), ressenti de direction flou
Concurrents : VW Golf 1,4 TSi 122 Confortline : 22.290 euros ; Peugeot 308 1,6 VTi Allure : 22.950 euros ; Audi A3 Sportback 1,4 TFSI Ambition : 27.880 euros ; Lexus CT 200h Sensation : 31.800 euros

Note : 14 sur 20

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Commentaires 4
à écrit le 31/10/2013 à 22:45
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Essai auto : BMW 116i, une bavaroise "premier prix" de choc reduce weight丨burning fat丨lose weight http://blog.studenti.it/zixiutang5io/constantly-remember-your-get-the-job-done-timetable/

à écrit le 17/11/2011 à 18:44
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Je suis surpris de la vindicte contre cet article. Ok, il est partial sur le volet esthétique. Mais il a le mérite à mes yeux d'évoquer un modèle d'entrée de gamme (souvent considéré comme sous-motorisé par ceux qui n'essaient les voitures que sur ci...

à écrit le 17/11/2011 à 9:10
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C'est du délire en ce moment les prix des petites voitures...et personne de s'étonner qu'on puisse demander 30.000 euros et plus pour une PETITE voiture de merde, pour rouler en ville, et avoir le culot de ne même pas proposer une boite auto, qui est...

à écrit le 14/11/2011 à 10:26
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Cet objet insolite et sans réelle utilité, sorte de série 3 tronquée, illustre à la perfection le savoir-faire marketing d'une marque dont la réputation se mesure à l'aune de la mesquinerie des options proposées.

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