Philippe Varin veut rassurer les investisseurs. Il a donc annoncé des économies... qui font toujours plaisir à la Bourse ! En revanche, ceux qui espéraient un grand plan stratégique, des perspectives mobilisatrices à moyen terme avec une vraie vision géopolitique, à la Carlos Ghosn (patron de Renault et Nissan), à la Alan Mulally (PDG de Ford) ou à la Martin Winterkorn (président de Volkswagen), en sont pour leurs frais ! Le président du groupe automobile en crise s'est borné à promettre « un désendettement significatif du groupe » et la « mise en place d'un plan d'action sur le cash ». Il a énergiquement refusé en revanche d'édicter le moindre objectif de part de marché ou de résultat financier pour cette année. Philippe Varin a juste souligné :« il faut améliorer de un milliard d'euros les comptes de résultat ». Bref, un discours centré sur l'opération survie à court terme. La vision stratégique devrait être dévoilée dans un second temps...
1,5 millards de cession d'actifs
Le président veut « réduire ses coûts en 2012 de 1 milliard d'euros », au lieu des 800 millions annoncés en fin d'année dernière. Il a promis de « baisser les stocks, trop élevés fin 2011 », et de « céder pour 1,5 milliard d'euros d'actifs ». Dans ce programme, certaines cessions avaient déjà été annoncées précédemment, comme la cession de l'activité de location Citer. A cela devraient s'ajouter 500 millions d'euros escomptés de cession d'une partie du parc immobiliser et un autre demi-milliard provenant de l'ouverture du capital de la filiale logistique Gefco.
Réduction des investissements
Le patron de PSA a aussi indiqué sa volonté de « réduire les investissements cette année pour l'automobile », avec le retard du projet indien, le « report des augmentations de capacités prévues », notamment au Brésil. Il a enfin mentionné l' « arrêt des projets les moins profitables », qu'il a refusé d'identifier.
Surcapacités inquiétantes
Philippe Varin a en tous cas clairement indiqué que l'Europe croulait sous les surcapacités dans l'automobile, qu'il estime supérieures à 20% du potentiel installé. « Les réductions de capacités sont inévitables », a-t-il martelé, précisant que « le segment B (petites voitures) pose problème. Le taux d'utilisation de nos capacités en Europe dans ce segment de voitures était de 76% seulement l'an dernier en deux équipes ». Même s'il ne l'a pas mentionnée, l'usine d'Aulnay, centrée sur la production des petites Citroën C3, est en conséquence très fortement menacée ! Toutes ces mesures suffiront-elles à relancer la machine grippée de PSA et à redonner le moral à des équipes démoralisées ? Pas sûr.
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