PSA mène des réflexions pour approfondir ses relations avec le groupe chinois Dongfeng

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  596  mots
La Peugeot 301 sera produite à Wuhan prochainement
Philippe Varin, patron de PSA, reconnaît des "réflexions en cours" avec le groupe chinois Dongfeng, avec qui il partage une co-entreprise dans l'ex-Empire du milieu. Il assure que le "travail est industriel". Mais il ne commente pas l'éventuelle entrée du chinois dans le capital de PSA.

Il y a "un certain nombre de réflexions en cours" pour renforcer le partenariat entre PSA Peugeot Citroën et le groupe chinois Dongfeng". C'est ce qu'a déclaré Philippe Varin, président du constructeur tricolore, ce samedi, en marge de l'inauguration du nouveau site de Shenzhen, destiné à produire des (Citroën) DS en Chine. "On a un certain nombre de réflexions en cours avec eux sur la manière de renforcer notre partenariat, voilà le sujet qui nous préoccupe", a souligné avec sa réserve habituelle le patron de PSA, qui préfère rester muet sur l'éventualité de voir Dongfeng entrer au capital du groupe hexagonal.  "Aujourd'hui, notre travail avec Dongfeng est industriel", a-il assuré.

Le capital de PSA Peugeot Citroën est contrôlé à 25% par la famille Peugeot, son allié américain General Motors en détenant 7%. Mais PSA, en forte crise et qui devrait encore brûler 1,5 milliard d'euros de cash cette année, a besoin d'argent frais pour poursuivre ses investissements et renouveler ses produits. Or, GM a réitéré à plusieurs reprises qu'il ne souhaitait pas monter dans le capital du français.

Dongfeng pas pressé

Reste le chinois Dongfeng, partenaire de PSA à travers une co-entreprise en Chine, DPCA. Il y a deux semaines, le quotidien Les Echos écrivait que PSA avait mandaté deux banques pour réfléchir aux modalités d'une alliance capitalistique avec Dongfeng. Mais le groupe chinois ne paraît pas vraiment pressé. Dongfeng a indiqué de son côté vendredi à l'agence Bloomberg avoir "reçu des informations de la part de banques d'investissement concernant PSA".

Mais "nous ne sommes parvenus à aucune conclusion pour l'instant et nous sommes loin d'avoir atteint ce point", précise le conglomérat industriel, qui a également noué dans le passé des partenariats avec d'autres constructeurs en Chine, comme Nissan. Les coopérations avec Nissan (et probablement bientôt avec Renault) sont d'ailleurs bien plus importantes que la co-entreprise avec PSA.

"Nous n'avons pas eu de discussions. Nous ne savons pas ce qu'ils vont faire: quand ils auront décidé ce qu'ils vont faire, ils décrocheront leur téléphone pour nous appeler", a pour sa part affirmé vendredi à l'agence Reuters Steve Girsky, vice-président de GM.

Progression de 33% des ventes

Après un long marasme, PSA, qui avait pourtant fait oeuvre de pionnier en Chine en s'implantant industriellement dès les années 80 (usine de Peugeot à Canton), décolle enfin en Chine. Ses ventes dans le pays ont progressé en effet de 33%, deux fois plus vite que le marché total, au premier semestre.

Le groupe y a écoulé 278.000 unités, grâce notamment aux lancements du Peugeot 3008 (plus de 25.000 facturations en six mois)  et de la Citroën C4L  (20.000). PSA avait inauguré au début de l'été un troisième site de production à Wuhan (centre de la Chine).

A Wuhan, sa capacité de production atteint aujourd'hui les 600.000 véhicules par an, avant de friser les 750.000 véhicules par an en 2015. Ces activités, opérées en association avec le puissant groupe Dongfeng, n'ont rien à voir avec la nouvelle co-entreprise concernant DS avec le groupe Changan. Il s'agit là en effet d'une deuxième co-entreprise, CAPSA, d'une capacité de 200.000 unités annuelles additionnelles.

L'expansion est donc réelle. Malheureusement, alors qu'il perd chroniquement  des parts de marché en Europe, PSA  demeure encore faible en Chine, avec une pénétration de 3,8%. C'est peu, par rapport aux grands concurrents Volkswagen, GM, Nissan, Hyundai-Kia, ces trois derniers ayant pourtant débarqué bien après PSA.