La filiale coréenne de Renault démarre en trombe la vente du petit "Crossover" Captur

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  486  mots
Le RSM QM3 n'est qu'un Captur espagnol rebaptisé.
La filiale de Renault en Corée ne se porte pas bien. L'usine de Busan n'arrive pas, notamment, à saturer ses capacités, vu le faible succès des Latitude et Koleos qui y sont produits. Mais Renault mise sur son petit Captur "coréanisé" et importé d'Espagne!

Renault Samsung Motors (RSM), la filiale coréenne du groupe français, ne va pas bien. Mais un tout nouveau petit véhicule va-t-il lui sauver la mise ? Très attendu, le « Crossover urbain » QM3 débute actuellement sa commercialisation en Corée.

Un démarrage en trombe : « les 1.000 premières voitures, qui doivent être livrées mi-décembre, ont été vendues en… moins de sept minutes », selon Renault. Et « près de 4.000 autres commandes ont été enregistrées dans la foulée pour une livraison au premier trimestre 2014 ». Le QM3 ? Un véhicule inédit ? Pas du tout. Sous ce nom, se cache le faux 4x4 Renault Captur, lancé en avril dernier sur le Vieux continent. 

Une usine sous-exploitée

Présenté au dernier salon de Séoul le 28 mars dernier, le RSM QM3 est d'ailleurs importé de l'usine espagnole de Valladolid. Il est proposé localement au tarif de 22. 500 wons (15.800 euros) sur le marché coréen. Le véhicule coûtera ainsi moins cher que le Captur en Europe, malgré les taxes à l'importation et les coûts de transport. RSM a notamment décidé d'anticiper la baisse des droits de douane, qui doit intervenir en juillet 2014.

Créé en 2000, RSM est issu du rachat par Renault des activités automobiles de Samsung alors en déshérence. Renault a notamment repris une usine toute neuve à Busan, qui avait été construite avec l'aide des ingénieurs de Nissan. Le problème, c'est que RSM est resté tout petit sur le marché coréen et ses produits à l'export ne rencontrent pas un gros succès (grande berline Latitude, 4x4 compact Koleos), c'est le moins qu'on puisse dire.

Du coup, la rentabilité est médiocre et l'usine nettement sous-employée. Pour tenter de redresser la barre, RSM a annoncé début 2012 un plan de revitalisation. Afin de mieux saturer l'usine, RSM va y notamment produire un 4x4 compact pour le compte de Nissan, le Rogue, à partir de 2014, avec une capacité annuelle de 80.000 unités. La plupart de ces volumes sont destinés au marché nord-américain. 160 millions de dollars d'investissements (125 millions d'euros) ont été prévus à cet effet. RSM compte aussi « accroître la productivité de l'usine afin d'en faire l'un des premiers sites industriels de l'Alliance Renault-Nissan ». Pas gagné.

Plus d'achats locaux

La filiale de Renault (à 80%) vise aussi à « s'approvisionner davantage auprès des fournisseurs locaux pour abaisser ses coûts ». Fin 2012, RSM achetait « 70 % de ses composants auprès de fournisseurs coréens. Pour la fin 2013, il prévoit d'atteindre les 80% ». La firme devrait aussi jouer un rôle plus important à l'étranger, en ravitaillant davantage les marchés d'Asie-Pacifique.

Enfin, RSM ambitionne « une reconquête de 10% de part de marché » en Corée du sud. Face à l'omniprésence de Hyundai-Kia, qui verrouille son marché fort de ses gammes étendues mais aussi de multiples ramifications économico-politiques dans le pays, la pénétration de RSM se situe à moins de 7%.