Toyota passe la barre des six millions de véhicules hybrides

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  745  mots
Célébration de la production de la première Yaris hybride à Valenciennes
Le géant automobile nippon franchit la barre des six millions de ventes de véhicules essence électriques depuis 1997. Toyota en a écoulé l'an dernier 1.279.225. Les ventes en France ont doublé grâce à la petite Yaris h, produite dans le nord de l'Hexagone.

Record battu. Toyota a écoulé l'an dernier 1.279.225 véhicules hybrides, en progression de 5%. Avec une hausse de presque 50% dans l'Union européenne à 152.883 unités. En France, on assiste carrément à un doublement des volumes (30.444) en un an. Le géant nippon a dépassé dans le monde la barre des six millions de voitures essence électriques au cumul depuis la première Prius de 1997.

Ces modèles représentent désormais près de 20 % des ventes du consortium nippon sur le Vieux continent, voire 28 % sur la seule Europe occidentale. La production européenne d'hybrides (Auris h en Grande-Betagne, Yaris h en France) a d'ailleurs elle-même doublé en 2013, totalisant 116.383 unités.

Succès de la Yaris h

La petite Yaris hybride produite à Valenciennes, avec des composants hybrides importés du Japon, a même clôturé l'année en multipliant par plus de deux ses volumes de fabrication à  49.774 exemplaires. C'est le véhicule thermique-électrique le plus produit en France, devant les Peugeot et Citroën hybrides diesel. L'usine du Nord a annoncé mercredi qu'elle recrutait plus de 500 opérateurs, portant les effectifs à plus de 4.000 personnes. Et ce, afin d'accroître de 15%  la production des Yaris en trois équipes pour 2014.

L'an dernier, la firme japonaise a notamment vendu dans le monde 317.891 petites citadines hybrides Aqua (au Japon) et Prius c (en Amérique du nord),  315.508 berlines Prius et 50.263 Yaris h (qui partagent leur mécanique avec les Aqua et Prius c).

Scores à relativiser

Même s'ils apparaissent en forte progression, ces scores sont toutefois à relativiser. En effet, en Europe comme en France, les hybrides restent… marginaux. Le Japon est toutefois davantage preneur, puisqu'il reste, de très loin, le premier marché mondial pour les hybrides. L'appétit bien supérieur au Japon et en Amérique nord s'explique par l'absence quasi-totale de voitures diesel. Dès lors, l'électrification d'un véhicule classique à essence est la voie royale pour abaisser significativement les consommations et les émissions de CO2 qui leur sont corrélées. Même si le véhicule fonctionne très, très majoritairement à l'essence.

Sur le Vieux continent, en revanche, le diesel règne en maître. Or, ce diesel a l'avantage d'abaisser les consommations de 20% environ par rapport à des modèles à essence. Il permet donc grosso modo les mêmes gains que l'hybride essence. Comme, en plus, dans des pays comme la France le litre de gazole est vendu moins cher que celui du sans-plomb, le budget carburant est  inférieur pour un utilisateur à celui d'un diesel.

Avantages de l'hybride essence

L'hybride essence présente toutefois des avantages, notamment celui de passer beaucoup mieux les tests d'homologation européens. Ses émissions officielles de CO2 sont du coup homologuées comme inférieures à celles des diesels… Même si cela reste théorique et ne se vérifie pas dans la pratique.En tous cas, ces homologations permettent aux hybrides d'être subventionnés par des super-bonus prétendument écologiques en France!

L'hybride essence électrique a un autre avantage: il est intrinsèquement plus propre que le diesel, ne rejetant pas de particules et moins de NOx (oxyde d'azote), un polluant nocif. Enfin, en-dehors de l'électronique sophistiquée, les composants mécaniques en eux-mêmes sont plus simples que sur un véhicule diesel, abaissant le coût d'entretien des voitures.

PSA favorable à l'hybride diesel

Pour tenter de réconcilier hybride et diesel, PSA commercialise des hybrides diesel électriques, encore plus sobres - à caractéristiques égales - que les hybrides de Toyota. Mais ils sont plus complexes technologiquement, donc plus onéreux, et cela ne règle pas le problème des particules et du NOx, même si les diesels avec filtre (obligatoire en Europe) ont fait d'énormes progrès.

Chez PSA les ventes d'Hybrid4 ont augmenté l'an passé, passant de 22.000 en 2012 à 25.000 en 2013.  Et le groupe tricolore en prévoit autant cette année. "En Europe, une Citroën DS5 sur trois, une Peugeot 508 sur quatre et une Peugeot 3008 sur cinq sont aujourd'hui vendues en motorisation hybride diesel", affirme le groupe français. Fier de sa technologie Hybrid4, PSA rappelle avoir "déposé 300 brevets, employé 1.500 techniciens et ingénieurs à son développement, investi 500 millions d'euros".

Les Peugeot 3008 Hybrid4 et Citroën DS5 Hybrid4 sont produites à Sochaux (Doubs), les Peugeot 508 à Rennes (Ille-et-Vilaine). PSA a eu le mérite d'être le premier à associer diesel et propulsion "zéro émission". Depuis, Mercedes et Volvo ont commencé à commercialiser leurs propres véhicules