Les dix voitures les plus vendues en France sont... françaises

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  641  mots
La Renault Clio IV, championne des ventes en France
Les dix voitures les plus vendues en France (sur cinq mois) sont fabriquées... par Renault et PSA. La premier modèle de marque étrangère (Volkswagen Golf) n'arrive qu'à la douzième place. Les nouvelles Peugeot 208, 2008 et 308, Renault Clio et Captur, Citroën Picasso séduisent.

Dix sur dix. Les dix voitures neuves les plus vendues dans l'Hexagone sont des modèles français... Ou tout du moins des véhicules proposés par les constructeurs tricolores Renault et PSA.  Pas  une seule étrangère ne figure au palmarès. Rarissime. On trouve en fait cinq voitures du groupe Renault, cinq de PSA. Un match équilibré.

Sur les cinq premiers mois de l'année,  la championne des immatriculations de voitures neuves dans l'Hexagone est la petite Renault Clio IV (43.043 unités, 5,6% de part de marché), largement placée devant ses rivales Peugeot 208 (36.934, 4,8% de pénétration) et Citroën C3 (26.368, 3,5%), selon des statistiques publiées par le CCFA (Comité des constructeurs français).

La Peugeot 208

Vive les "Crossovers"

A la quatrième place, le "Crossover" (faux 4x4) Renault Captur (24.164, 3,2%) supplante de peu son concurrent le Peugeot 2008 (23.955, 3,1%). Les rivales françaises se suivent de près entre elles. Marché de prédilection des petits véhicules, la France accueille cinq modèles à vocation citadine aux premières places. Derrière: un lot de trois modèles compacts. La toute nouvelle Peugeot 308 (22.333 immatriculations, 2,9% de part de marché) double le monospace Renault Scénic (20.833, 2,7%) qui se fait talonner par le récent Citroën C4 Picasso (20.739, 2,7% de part de marché).

Enfin, à la neuvième et dixième place se hissent deux Dacia, de la marque roumaine à bas prix de Renault: la petite Sandero (20.537 immatriculations, 2,7% de pénétration) et le Duster (18.478, 2,4%), un 4x4. Contrairement aux Captur et 2008, le Duster est en effet un véritable 4x4 avec une transmission optionnelle aux quatre roues. Ces dix véhicules représentent plus du tiers du marché hexagonal.

Le Renault Captur

Sur ces dix véhicules "français", seuls quatre sont toutefois produits totalement en France (C3, 2008 et 308, Scénic), deux partiellement (Clio et 208) et quatre entièrement en-dehors (Captur et Picasso, les deux Dacia).

La Golf est douzième

La première voiture de marque importée en France  ne pointe désormais son nez qu'au... douzième rang. Il s'agit de la Volkswagen Golf (17.442 unités, 2,3% de pénétration) qui frôle la Renault Mégane vieillissante (18.373, 2,4%). La Golf est suivie d'une autre Volkswagen, la petite Polo. Sur les trente véhicules les plus populaires en France, onze à peine sont de marque étrangère (quatre Volkswagen, une Audi, deux Nissan, une Ford, une Opel, une Toyota, une Fiat).

Revenant de très loin après des années 2012 et 2013 fort mauvaises, les constructeurs tricolores repartent donc à l'offensive en France grâce à des nouveaux véhicules (Clio IV, 208, 2008, Captur dans les petites, 308 et Picasso dans les compactes). En mai dernier, la marque Renault a vu ainsi ses immatriculations de voitures neuves grimper  de 8,5%, Peugeot de 3,6%, Citroën de 4,3% en France. Au total, le groupe PSA Peugeot Citroën a accru ses immatriculations de voitures neuves dans l'Hexagone de 3,9% avec une pénétration de 31,6% en mai.  Le groupe Renault (avec Dacia) a progressé de 9% avec une part de 22,6%.

56% de part de marché

Si l'on inclut Dacia, les constructeurs automobiles français détenaient à eux tous 56% de leur marché national, sur les cinq premiers mois (la moitié sans Dacia). Soit trois points de plus qu'en 2013. Cette reprise des ventes en France et en Europe stimule logiquement le "made in France". Les usines françaises d'assemblage ont fabriqué 18% de voitures en plus au premier trimestre 2014. Renault et PSA ont produit dans l'Hexagone 415.620 véhicules particuliers et utilitaires sur les trois premiers mois de 2014.

Mais, attention, cette embellie n'empêche pas la production automobile française d'avoir dégringolé... de moitié sur une plus longue période (dix ans) ! Ce timide renouveau est réel. Mais, encore très fragiles, les constructeurs français auront fort à faire pour reconquérir, au moins en partie, les parts hélas perdues ces dernières années.