Le suédois Volvo va exporter ses voitures "made in China"... comme PSA

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  558  mots
La Volvo S 60L chinoise est rallongée au niveau des places arrière
Le suédois Volvo va exporter ses voitures "made in China" vers les Etats-Unis et la Russie dès la fin 2015. une première. PSA va aussi vendre des véhicules fabriqués en Chine hors du pays.

Grande première: le suédois Volvo veut exporter ses voitures "made in China". Et ce, avec l'aide de son propriétaire chinois Geely. Jusqu'ici, les constructeurs étrangers produisaient en Chine pour le marché local. A l'exception de Honda, qui vendit naguère en Europe quelques petites voitures Jazz fabriquées dans l'ex-Empire du milieu. Volvo ne compte d'ailleurs pas exporter en catimini, sans le dire. Au contraire, le constructeur scandinave a clairement  manifesté son intention de faire de la Chine une solide base d'exportation.

Export vers les Etats-Unis

Et pas vers des marchés émergents d'Asie. Non, la firme de Gôteborg exportera carrément vers... les Etats-Unis et la Russie des voitures assemblées en Chine dès la fin de l'an prochain, assure un responsable de Volvo cité par l'agence Reuters,  qui n'a pas voulu être identifié. C'est donc une décision stratégique.

Volvo, racheté par Geely à Ford 2010, compte exporter une version spécifique à la Chine de sa berline moyennene S60, la S60L rallongée. Ce véhicule, qui procure davantage d'espace intérieur, sera vendu aux Etats-Unis. Quant à son gros "SUV"  XC 90, il sera pour sa part exporté vers  la Russie. Les exportations à partir de Chine devraient atteindre à terme environ 10.000 S60L par an et quelques milliers de XC 90.

Plusieurs constructeurs de haut de gamme fabriquent sur place des modèles rallongés, qui répondent aux besoins du client chinois; lequel souhaite de l'espace pour les jambes derrière. Car les places arrière sont considérées commes nobles, soit que l'on ait un chauffeur, soit que l'on réserve lesdites places arrière aux parents que l'on souhaite honorer ! Audi et BMW  fabriquent ainsi sur place des versions "L" comme Volvo. Mais aucun ne les exporte.

PSA aussi va s'y mettre

Si la qualité des produits fabriqués par les constructeurs japonais ou occidentaux en Chine est désormais de très bon niveau, la productivité des sites n'est pas encore forcément comparable à celle des usines nippones ou européennes. Et ce, malgré un coût plus bas de la main d'oeuvre, lequel tend d'ailleurs à fortement augmenter sur la côté Est. La rentabilité des exportations en provenance de Chine n'est donc pas si évidente, d'autant que la logistique coûte cher à partir de l'ex-Empire du milieu. Pas sûr non plus que les clients européens ou américains acceptent facilement du haut de gamme "made in China", vu la piètre image industrielle du pays.

Volvo ne sera pas seul. PSA Peugeot Citroën va également exporter. L'accord avec son partenaire chinois et actionnaire Dongfeng le prévoit. Notamment avec des flux à partir de ses usines chinoises, PSA souhaite en effet "augmenter ses volumes en Asie-Pacifique, en Indonésie, en Thaïlande", avait annoncé Carlos Tavares, nouveau patron du groupe automobile français, en avril dernier. Par ailleurs, les modèles DS inédits produits uniquement en Chine avec le groupe Changan, comme les DS 5LS ou autres DS 6 WR, devraient être aussi exportés.

Les exportations à partir de la Chine pour les grands groupes automobiles étrangers resteront toutefois marginales à court terme, vu les énormes besoins du pays lui-même Mais, ce n'est qu'un début. Et les très fortes capacités de production locales ont de quoi nourrir la Chine et d'autres marchés...