C'est le plus mauvais mois depuis le déconfinement du mois de mai... Les immatriculations du mois de novembre se sont effondrées de 27% en France, d'après les chiffres du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Une contre-performance qui douche les espoirs de rebond des constructeurs après un premier semestre chaotique (-40%), mais qui était attendue depuis la décision du gouvernement de procéder à un nouveau confinement début novembre. Aussi souple fut-il, celui-ci n'a pas empêché la fermeture des concessions auto au grand public.
C'est tout juste si elles étaient autorisées à livrer au compte-gouttes, sur rendez-vous uniquement, les voitures commandées les mois précédents. Cela explique d'ailleurs la "performance" du mois de novembre, qui comparée aux mois d'avril et mars où les volumes se sont effondrés autour de 80% à 90%, fait figure de soulagement pour les constructeurs. Ces derniers ont ainsi pu continuer à livrer les voitures figurant sur le carnet de commandes constitué durant ces derniers mois de déconfinement.
Les flottes d'entreprises ont soutenu le marché
Mais plus encore, ce sont les ventes dites de société qui ont permis de limiter la casse en novembre. Ainsi, le canal des loueurs de longue durée enregistre un recul de seulement 8%, tandis que les ventes à sociétés et administrations ont baissé de 7,7% d'après les données de AAA Data compilées pour le Journal de l'Automobile. Ces deux canaux de distribution ont agrégé 35% des ventes en novembre, contre 24% depuis le début de l'année.
En données comparables (à nombre de jours ouvrés) néanmoins, la baisse s'approche davantage du tiers (-30,7%) avec 126.047 voitures immatriculées. Sur l'ensemble de l'année le marché s'est contracté de 27,2% (en données comparables) avec 1.463.795 voitures. Cette contre-performance éloigne ainsi le marché de la prévision révisée du CCFA d'un exercice annuel en baisse de 20%. Pour rappel, dans ses prévisions antérieures à la crise du coronavirus, le comité tablait sur une baisse de 5% en volume.
Avantage PSA en novembre, ex-aequo avec Renault sur l'année
Sur le mois de novembre, la baisse est assez homogène entre les marques. On note néanmoins une différence de dix points entre PSA (-23%) et le groupe Renault (-34%) sur l'exercice. PSA doit cette sur-performance à Peugeot qui accuse un recul de 19,7%. La baisse de 33% de Citroën est tempérée par son plus faible volume par rapport à la marque au lion, son impact sur la performance du groupe est moins pondérée. L'écart entre les deux groupes français s'efface cependant sur l'ensemble de l'année puisqu'ils lâchent tous les deux entre 26% et 27% de leur volume.
Avec la réouverture des concessions, les constructeurs espèrent un rebond en décembre. Pour autant, ils craignent que ce dernier exercice de l'année pâtisse des mauvaises prises de commandes du mois de novembre. L'autre inconnue du mois de décembre réside dans les immatriculations tactiques autour des voitures électriques. Certains constructeurs pourraient être tentés d'immatriculer des voitures de démonstration ou d'accorder de fortes remises afin de respecter les objectifs CO2 de la Commission européenne. Il faudra alors être attentifs entre les ventes en volumes et les ventes en valeur, qui sera le véritable enjeu économique de cette fin d'année.
Plan d'urbanisme à Paris : les professionnels dénoncent « une aberration », le premier adjoint d'Hidalgo leur répond
Sujets les + commentés