Stellantis ferme son unique usine russe et relocalise ses camionnettes Opel, Peugeot, Citroën en Europe

Le 4e constructeur automobile mondial ferme son seul site de production en Russie, lequel devait commencer dès février à alimenter le marché européen en camionnettes pour les marques Peugeot, Citroën et Opel. Pour compenser l'application des sanctions européennes contre Moscou, Stellantis va devoir relocaliser la production de ces utilitaires vers deux autres sites européens, l'un situé dans l'Union européenne, l'autre en dehors.
Stellantis, qui comptait sur l'usine russe pour contribuer à alimenter le marché européen en camionnettes Peugeot Expert, Citroën Jumpy et Opel Vivaro (ci-dessus, en photo), envisage de transférer ces volumes de production sur deux sites européens.
Stellantis, qui comptait sur l'usine russe pour contribuer à alimenter le marché européen en camionnettes Peugeot Expert, Citroën Jumpy et Opel Vivaro (ci-dessus, en photo), envisage de transférer ces volumes de production sur deux sites européens. (Crédits : Opel Stellantis)

Après avoir banni le 11 mars toute importation ou exportation avec la Russie, le groupe Stellantis avait ensuite annoncé le 31 mars que le groupe automobile allait bientôt devoir fermer son unique site de production russe, à la suite de problèmes dans la chaîne d'approvisionnement.

Aujourd'hui mardi 19 avril, c'est acté: le numéro quatre mondial de l'automobile Stellantis annonce qu'il met complètement à l'arrêt son usine PSMA Rus de Kaluga (à 200 km au sud-ouest de Moscou), laquelle était censée alimenter - à partir de février... - le marché européen en véhicules utilitaires pour les marques Peugeot, Citroën et Opel.

Ce faisant, d'une part, Stellantis entend se conformer plus complètement aux sanctions internationales prises à l'encontre de la Russie après son invasion de l'Ukraine depuis le 24 février.

« Suite au renforcement jour après jour des sanctions croisées et aux difficultés logistiques rencontrées quotidiennement, Stellantis a décidé de suspendre son activité industrielle à Kaluga afin de garantir le respect total de l'ensemble des sanctions croisées et protéger ses employés », affirme le groupe dans un communiqué.

D'autre part, cette décision entérine également une situation de blocage des chaînes de production pour des problèmes logistiques désormais insurmontables - l'usine tournait au ralenti et uniquement pour le marché local, mais le manque de pièces détachées a fini par rendre totalement impossible l'assemblage des fourgonnettes.

Stellantis ne détient que 1% du marché russe (contre 29% pour Renault)

Stellantis a donc ainsi mis complètement fin à toute activité en Russie. Le numéro quatre mondial automobile assure que la perte du marché russe n'aura pas beaucoup d'incidence économique sur son résultat.

À la différence de Renault qui domine le marché russe avec un poids de près de 29% grâce à Lada, Stellantis, qui vend les marques Peugeot, Citroën, Opel, Jeep et Fiat en Russie, ne détient que 1% du marché automobile du pays. En 2021, le groupe n'a vendu que 100.000 véhicules sur ce territoire sur un total de 6,5 millions dans le monde.

La production relocalisée en Europe

Stellantis, qui comptait sur l'usine russe pour contribuer à alimenter le marché européen en camionnettes Peugeot Expert, Citroën Jumpy et Opel Vivaro, envisage de transférer ces volumes de production à Hordain, en France, et à Luton, en Angleterre.

Quant aux 2.700 salariés russes de PSMA Rus, ils ont été placés en chômage technique ou en congés jusqu'à début juin, a expliqué le groupe.

Avant Stellantis, la plupart des constructeurs avaient déjà suspendu leur production industrielle en Russie, comme Renault, le 22 mars.

Le premier constructeur à réagir aux sanctions décidées par l'Union européenne, en mesure de rétorsion contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie, avait été l'allemand BMW qui, le 1er mars arrêtait la production en Russie et suspendait aussi les exportations vers le pays. Dans la quinzaine suivante, la plupart des autres constructeurs avaient pris de semblables mesures : Ford, Nissan, Hyundai, Mazda, GM...

Coentreprise avec Mitsubishi

À noter, cette usine PSMA Rus de Kalouga, construite en 2010, est une co-entreprise entre Stellantis, qui détient 70 % des parts, et Mitsubishi, qui détient les 30 % restants.

Carlos Tavares, lors de sa conférence de presse du 31 mars, n'avait alors pas précisé si le groupe issu de la fusion entre PSA et FCA envisageait une dépréciation de la valeur de l'usine de Kaluga ou craignait une éventuelle saisie par les autorités russes en cas d'arrêt de l'activité.

(avec AFP et Reuters)

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Commentaires 2
à écrit le 19/04/2022 à 23:58
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Si syelkantis ne rapatrie pas la prod en France .. Boycotte de ses marques!! Il. Y a que comme cela qu on y arrivera .. les urnes ne servent à rien pour ces sujets !!

le 20/04/2022 à 18:06
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et l'allemagne rouvre l'usine continental vous vous rappeller la meme qui a ferme dans le nord de la france ou sa soeur enfin la meme direction

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