Takata : le rappel des airbags pourraient coûter 21 milliards d'euros, le titre s'effondre

A la clôture de la Bourse, le titre a chuté de 100 yens (-19,45%), la perte maximum autorisée pour la journée. Depuis le début de l'année, le titre Takata a reculé de 49%.
L'Agence américaine de la sécurité routière (NHTSA) a reconnu en novembre que le nitrate d'ammonium contenu dans les airbags de Takata est un facteur entrant en ligne de compte dans les explosions d'airbags, qui ont entraîné sept décès et près de cent blessures aux Etats-Unis.

L'action de Takata a plongé de près de 20% mercredi 30 mars à la Bourse de Tokyo, après des informations de l'agence Bloomberg News indiquant que l'équipementier japonais estimait à 2.700 milliards de yens (21 milliards d'euros) le coût des rappels d'airbags dans son pire scénario. Selon le site américain, qui cite une personne proche du dossier, Takata a abouti à cette somme en chiffrant le coût total du rappel éventuel de 287,5 millions de coussins de sécurité, correspondant vraisemblablement à l'ensemble des modèles potentiellement défectueux. Contacté par l'AFP, Takata n'était pas disponible dans l'immédiat.

Le titre a chuté à la clôture de 100 yens (-19,45%), la perte maximum autorisée pour la journée. Depuis le début de l'année, le titre Takata a chuté de 49%, souligne Bloomberg, contre seulement 12% pour l'index Topix de la Bourse de Tokyo.

Cours de l'action Takata le 30 mars. Crédits : Bloomberg, capture d'écran. 

L'Agence américaine de la sécurité routière (NHTSA) a reconnu en novembre que le nitrate d'ammonium contenu dans les airbags de Takata est un facteur entrant en ligne de compte dans les explosions d'airbags, qui ont entraîné sept décès et près de cent blessures aux Etats-Unis. Le défaut de fabrication défaut affecte quelque 23 millions d'airbags aux Etats-Unis qui devront être rappelés pour réparation même si le processus risque de prendre beaucoup de temps. Le groupe japonais a écopé d'une amende montant jusqu'à 200 millions de dollars aux États-Unis mais reste visé par une enquête pénale lancée par le département de la Justice américain.

Les airbags ont été modifiés dès 2009

Ancien numéro deux mondial de l'airbag, Takata fait également face aux côtés d'Honda -son premier client qui ne se fournit désormais plus chez lui pour ses airbags- à quelque 100 procédures fédérales et les dizaines de procédures d'Etats, estiment plusieurs experts juridiques et un procureur qui poursuit les sociétés en justice.

De nouvelles informations révélées par l'agence Reuters devrait encore plus fragiliser les deux groupes japonais. En août 2009, suite à des explosions d'airbags dans des véhicules Honda ayant été associées à au moins quatre blessés et un mort, le constructeur a demandé discrètement d'en modifier la conception, sans en informer les régulateurs américains. Honda Motor a demandé à son fournisseur Takata de fabriquer un airbag "sécurisé", selon des présentations et des notes internes de Takata vues par Reuters.

Cette demande de modification montre que Honda avait compris les risques que représentaient les airbags longtemps avant d'avoir commencé à augmenter par millions le nombre de ses rappels en 2014, précisent les procureurs et experts juridiques.

(avec Reuters et AFP)

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