Volkswagen révèle des "incohérences" sur 800.000 véhicules : CO2 et moteurs à essence mis en cause

Par latribune.fr  |   |  631  mots
Le groupe a déjà passé 6,7 milliards d'euros de provisions pour faire face aux premières conséquences financières et engager le gigantesque rappel des véhicules équipés de ce logiciel truqueur.
L'action dévissait de plus de 8% à l'ouverture à Francfort ce mercredi après ces nouveaux aveux concernant d'autres irrégularités dans la mesure des émissions polluantes, lesquelles pourraient coûter 2 milliards d'euros, selon le groupe.

Volkswagen a annoncé mardi 4 novembre que des "incohérences inexpliquées" sur les émissions cette fois de dioxyde de carbone (CO2) avaient été découvertes sur environ 800.000 véhicules diesel supplémentaires du groupe.

"Au cours d'enquêtes internes, des incohérences inexpliquées ont été découvertes concernant la mesure des niveaux de CO2. Sur la base actuelle de nos connaissances, environ 800.000 véhicules du groupe Volkswagen sont concernés", a indiqué le constructeur allemand dans un communiqué.

Lors de tests menés, les niveaux de CO2 "ressortaient trop bas" par rapport à ce qu'ils auraient dû être, a expliqué un porte-parole à l'AFP, ajoutant qu'il restait encore à déterminer exactement la différence entre le résultat de la mesure et la réalité.

Le groupe a décidé de passer en revue toutes ses différentes procédures sur les moteurs diesel, après l'éclatement mi-septembre d'un scandale portant sur l'installation d'un logiciel faussant les résultats des tests anti-pollution sur 11 millions de véhicules. Ce logiciel servait à masquer le niveau réel d'émission d'oxydes d'azote (NOx), polluants atmosphériques toxiques, et non de dioxyde de carbone.

De nouvelles irrégularités à 2 milliards d'euros

Pour l'heure, Volkswagen, qui fabrique des voitures sous douze marques différentes, "évalue les risques économiques à environ deux milliards d'euros" à la suite de cette nouvelle affaire. Le constructeur insiste toutefois sur le fait que "la sécurité de ses voitures n'est pas remise en question".

Un porte-parole de Volkswagen a précisé à l'AFP que les modèles concernés par ces irrégularités dans la mesure du niveau d'émission de CO2 étaient essentiellement des moteurs diesel 1,4 litre, 1,6 litre et 2 litres dans des modèles de VW, Skoda, Audi et Seat. Un moteur essence est également concerné. Volkswagen a promis de "commencer immédiatement à discuter avec les autorités concernées des conséquences de ces découvertes".

"Depuis le début, je me suis engagé à ce que nous expliquions les événements complètement et sans ménagement. Rien ni personne ne nous arrêtera. C'est un processus douloureux, mais il n'y a pas d'autre alternative", a déclaré dans le communiqué, Matthias Müller, qui a pris les rênes du groupe en septembre après l'éviction de Martin Winterkorn quand l'affaire des moteurs truqués a émergé.

Déjà 6,7 milliards d'euros provisionnés...

Ce scandale n'en finit pas de plomber Volkswagen. Le groupe a déjà passé 6,7 milliards d'euros de provisions pour faire face aux premières conséquences financières et engager le gigantesque rappel des véhicules équipés de ce logiciel truqueur.

Selon les résultats publiés mercredi 28 octobre dans un communiqué, le géant automobile enregistré une perte opérationnelle de environ 3,5 milliards d'euros entre juillet et septembre. Son résultat net s'affiche à - 1,7 milliard d'euros.

Et maintenant Audi et Porsche dans le collimateur américain

Autre rebondissement de ce début de semaine, l'agence américaine de protection de l'environnement (EPA), qui avait la première révélé la tricherie début septembre, a accusé lundi 2 novembre le groupe allemand d'avoir violé les normes d'émission de gaz polluants également avec des moteurs diesel 3 litres des marques haut de gamme Audi et Porsche, constructeur dont est issu le nouveau patron du groupe. Volkswagen a démenti l'accusation.

    |Lire: Les accusations de trucage touchent Audi et Porsche : Volkswagen dément

Chute en Bourse

En attendant, l'action Volkswagen a dévissé de plus de 8% à l'ouverture à Francfort mercredi et s'enfonçait rapidement. Le titre, qui a perdu plus du tiers de sa valeur depuis mi-septembre, lâchait 9,96% à 99,94 euros dans les premiers échanges, entraînant le Dax à la baisse (-0,19% à 10.929,89 points à 08H11 GMT)

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(Avec AFP)