Immobilier : pourquoi Atland rachète la plateforme de crowdfunding Fundimmo

En acquérant Fundimmo, la foncière Atland (filiale du groupe immobilier du même nom) entend élargir "la base des produits financiers" qu'elle propose à ses clients, particuliers et professionnels. De son côté, la plateforme de crowdfunding va garder son nom et espère bien renforcer sa force de frappe en région.
De gauche à droite : Stéphane Bombon (président de Fundimmo), Georges Rocchietta (président-fondateur du groupe Atland), Jérémie Benmoussa (directeur général de Fundimmo)
De gauche à droite : Stéphane Bombon (président de Fundimmo), Georges Rocchietta (président-fondateur du groupe Atland), Jérémie Benmoussa (directeur général de Fundimmo) (Crédits : DR)

Le foncière Atland, filiale du groupe immobilier du même nom, vient d'acquérir 60% du capital de la plateforme de financement participatif Fundimmo, pour un montant confidentiel. Les 40% restants demeurent la propriété d'"actionnaires historiques" toujours secrets, et des deux cofondateurs de la Fintech, Stéphane Bombon, président, et Jérémie Benmoussa, directeur général.

Le crowdfunding immobilier consiste pour un investisseur à prêter une certaine somme d'argent à un promoteur afin de participer au financement d'une opération immobilière (logements, bureaux, locaux commerciaux, etc.).

Diversification pour Atland et accélération pour Fundimmo

Cette acquisition intervient quatre ans après le rachat de Voisin, société de gestion de portefeuille. En réalité, le groupe Atland, aussi bien promoteur qu'investisseur, cherche à "élargir la base des produits financiers qu'[il] peut offrir à ses clients". "Nous souhaitons travailler avec le plus grand nombre sur des budgets moins élevés", explique son président-fondateur Georges Rocchietta. La plateforme Fundimmo permet, en effet, d'investir dans l'immobilier à partir de 1.000 euros.

De son côté, la startup entend accélérer sa croissance. Depuis sa création en 2015, elle a déjà collecté 45 millions d'euros pour le financement de 86 projets, dont 20 millions d'euros en 2018. Elle prévoit de passer le cap des 30 millions d'euros d'ici à la fin de l'année 2019 et la barre des 100 projets financés.

Une institutionnalisation du crowdfunding

"Dans les opérations de logements, nous travaillons avec des promoteurs de taille intermédiaire qui construisent entre 50 et 300 logements par an. Le soutien d'Atland va nous permettre de cibler des promoteurs de plus grande taille", indique Stéphane Bombon de Fundimmo. La plateforme, qui emploie 13 personnes, entend étoffer ses équipes en recrutant des forces commerciales dans le sud-est et le nord de la France, la startup étant déjà active à Paris, Lyon, Bordeaux et Nantes.

"Notre rôle va consister à institutionnaliser le financement par le crowdfunding auprès des promoteurs immobiliers pour en faire une solution de financement comme les autres", complète Georges Rocchietta d'Atland. "Cela pourra aider des promoteurs plus petits ou des startups pour les faire monter à bord d'opérations conjointes, mais ce n'est pas le point principal de la stratégie."

Des rendements séduisants, mais la prudence s'impose

En France, le crowdfunding immobilier, dont les taux de rendement annuels très attractifs oscillent entre 8% et 10%, suscite un réel engouement. En 2018, un montant total de 185 millions d'euros a été collecté à travers 343 projets, en hausse de 83% par rapport à l'année précédente, selon le baromètre de la plateforme Fundimmo.

Ce dynamisme attise les convoitises. En janvier dernier, la société de gestion Tikehau Capital, via sa plateforme de prêts participatifs aux PME Credit.fr, avait mis la main sur la startup Homunity, spécialiste du financement participatif dans l'immobilier pour un montant non communiqué.

Si les hauts rendements du crowdfunding immobilier sont séduisants, ce type d'investissement appelle toutefois à une certaine prudence. Outre-Manche, la plateforme Lendy a récemment été placée sous la tutelle d'administrateurs judiciaires. Les particuliers ayant investi sur cette plateforme pourraient perdre plusieurs dizaines de millions d'euros. "Nous n'avons pas observé d'impact sur l'intérêt des promoteurs et les investisseurs, mais cela ne nous empêche pas de rester très vigilants sur les pratiques de sélection des dossiers", commente Jérémie Benmoussa.

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