Rhodia voit une reprise d'activités, le titre bondit, celui d'Arkema aussi

Rhodia s'attend encore à enregistrer un premier trimestre très faible, mais voit des premiers signes d'amélioration dès le deuxième trimestre. Le groupe précise qu'il envisage de nouvelles mesures sur l'emploi. Le titre a gagné près de 13%, celui de son homologue Arkema près de 12%.

Rhodia attend une amélioration de ses résultats pour le deuxième trimestre. "Aujourd'hui, nous commençons à voir certains signes permettant de dire que la demande est en train de redémarrer légèrement en Asie et en Amérique latine", explique ce jeudi le PDG du groupe Jean-Pierre Clamadieu dans un entretien à l'agence Reuters.

Rhodia réalise dans ces deux dernières régions près de 45% de son chiffre d'affaires. De quoi y voir un signe encourageant. Le marché accueille d'ailleurs très bien cette annonce puisque le titre a bondi de 12,83% à 3,87 euros peu avant 16 heures. Il a entraîné avec lui un autre grand chimiste, Arkema, ex filiale de Total, qui a gagné 11,66% à 16,52 euros.

"Au deuxième trimestre, nous allons observer des améliorations significatives, notamment parce que le problème des matières premières sera derrière nous", ajoute le PDG de Rhodia. Environ 80% des matières premières utilisées par Rhodia sont d'origine fossile et le groupe a été affecté par la flambée du baril de pétrole qui a marqué une grande partie de l'année dernière.

"En Europe, nous nous attendons à assister à la fin du phénomène de déstockage dans la chaîne de production aval", a également indiqué Jean-Pierre Clamadieu, en référence notamment à l'automobile, avant d'ajouter: "C'est une prévision, pas un fait."

En revanche, le premier trimestre devrait être encore très faible. "Comme anticipé, nous avons observé au premier trimestre les niveaux de demande très faibles que nous avons connus à la fin du quatrième trimestre sur la plupart de nos marchés", indique le PDG. "C'est une confirmation que les résultats du premier trimestre seront extrêmement faibles", a-t-il ajouté, sans donner de précisions chiffrées.

Dans ce contexte, le groupe de chimie, qui emploie plus de 14.500 personnes dans le monde, dont 4.700 en France, devrait prendre dans les prochains mois de nouvelles mesures pour ajuster ses effectifs en France et dans le reste du monde face à la crise actuelle. Pour traverser au mieux la crise, l'une des priorités de Rhodia est de maintenir son niveau de liquidité dans le climat actuel d'incertitude. La renégociation des covenants sur sa ligne de crédit de 600 millions lui donne à ce titre "une flexibilité très significative pour s'assurer qu'il peut continuer à bénéficier de cette facilité bancaire." 

Il a également lancé un plan d'économies dont il attend 150 millions d'euros de réductions de coûts de structure à travers l'ensemble de ses activités mondiales à l'horizon 2011. La branche polyamide, confrontée à des surcapacités structurelles, doit contribuer à hauteur de 60 millions à l'objectif total d'économies.

Dans le cas de l'Hexagone, Rhodia a déjà annoncé fin mars son intention de supprimer 91 postes sur trois sites. Jean-Pierre Clamadieu a indiqué que les nouvelles suppressions d'emplois envisagées devraient être du même ordre de grandeur. "Nous ne prévoyons pas de fermeture d'usines. Nous ne sommes pas dans une stratégie agressive de réduction d'effectifs", a-t-il précisé.

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