Coup d'arrêt à la croissance du laboratoire américain Lilly en France

Les ventes de la filiale française du neuvième laboratoire mondial devraient stagner cette année, après une hausse de près de 10% en 2010. Le groupe espère lancer un nouvel anti-diabétique fin 2012.
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L?industrie pharmaceutique hexagonale est plus que jamais dans le collimateur du gouvernement, qui a alourdi ce mercredi sa contribution au plan de rigueur. Mais certains laboratoires n?ont pas attendu cette nouvelle contribution pour voir rouge. "Les ventes de la quasi-totalité de nos produits ont arrêté de croître après la publication pour le moins maladroite par l?Afssaps de la liste des 76 médicaments sous surveillance, en janvier dernier", déplore Myriam Zylberman, directrice des affaires économiques de la filiale française de l?américain Lilly.

Les ventes avaient pourtant crû de près de 10% en 2010, à "environ 500 millions d?euros". Mais les principaux médicaments du groupe sont soumis à un "plan de gestion des risques" pointé en janvier par l?Agence. La mise en lumière de ce système de suivi des produits, pourtant courant pour les molécules récentes, a effrayé les patients... et même les médecins. L?anticoagulant Efient, l?antidépresseur Cymabata, le Zyprexa contre la schizophrénie ou encore l?anti-diabétique Byetta en ont fait les frais.

A cela s?ajoute la chute depuis le 27 septembre en France, du brevet du Zyprexa (environ 130 millions d?euros de ventes en 2010), un des plus gros produits de Lilly France. La suspension en juin de l?anti-diabétique Actos de Takeda sur le marché français également pesé sur la branche diabète, activité historique de Lilly (17% de ses ventes), où le groupe est numéro deux dans l?Hexagone derrière le danois Novo Nordisk, et devant Sanofi.

Conséquence : les ventes devraient stagner cette année. Et pour 2012, les dirigeants ne sont guère plus confiants. "L?impact des baisses de prix des médicaments décidées par les autorités sera équivalent à ce qu?il est dans l?ensemble de l?industrie, entre 2,5 et 3% des ventes", détaille Myriam Zylberman. "Dans le diabète, les volumes seront en hausse mais les ventes seront stables à cause de la décision du gouvernement de baisser de 5% le prix des insulines [traitements des cas de diabète les plus grave, soit environ 25% des 2,9 millions de diabétiques français, ndlr]", explique Laurent Doucet, qui dirige la division diabète de Lilly France.

Pour se relancer dans l'Hexagone, le groupe compte sur le lancement de l'anti-diabétique Linagliptine, développé avec l?allemand Boehringer Ingelheim, qui devrait intervenir "au second semestre 2012".

 

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