Le français Ipsen mise de plus en plus sur la médecine de spécialité

Désormais, plus de 80% des revenus du laboratoire pharmaceutique sont issus de l'oncologie, des neurosciences et de l'endocrinologie. La médecine générale, activité phare du groupe au début des années 2000, cède du terrain.
Jean-Yves Paillé
Ipsen espère dépasser les deux milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2020.

Le groupe pharmaceutique Ipsen a annoncé le lundi 1er août avoir reçu l'autorisation des autorités réglementaires américaines pour une nouvelle utilisation du Dysport, son deuxième produit le plus vend, dans le traitement de la spasticité (augmentation exagérée et permanente du tonus musculaire, NDLR) des membres inférieurs chez l'enfant âgé de deux ans et plus. Une bonne nouvelle pour le groupe français qui espère devenir un leader dans le traitement des maladies invalidantes et mise ainsi de plus en plus sur la croissance de son activité médecine de spécialité.

Le groupe a enregistré une hausse de ses revenus de 7% à 763,8 millions d'euros au premier semestre (9,7% hors effet de change), avec une accélération à 10,5% au deuxième trimestre, selon des résultats publiés jeudi 28 juillet. Le moteur de sa croissance est l'activité médecine de spécialité portée par la hausse des ventes de la Somatuline (+35,4% au premier semestre à 254,9 millions d'euros), utilisée pour les "patients dont les taux d'hormone de croissance ne sont pas normalisés". Cette activité représente désormais plus de 80% de son chiffre d'affaires, contre 76,9% un an plus tôt et 73,9% en 2014. En 2002, elle représentait moins de la moitié de ses revenus.

A contrario, l'activité médecine générale accélère sa chute. Au premier semestre 2015, le chiffre d'affaires de ce secteur d'activité avait reculé de 0,7%. Au premier semestre 2016, le recul atteint les 8,9%. Les ventes du Smecta, son produit phare en gastro-entérologie ont chuté de 13,2% en un an.

Un doublement du chiffre d'affaires attendu d'ici à 2020

Marc de Garidel, le Pdg du groupe espère dépasser les 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel en 2020, soit un doublement de ses revenus en dix ans. Pour atteindre cet objectif, Ipsen devra parvenir à lancer de nouveaux produits d'ici là et à faire valider de nouvelles indications pour certains de ses produits déjà sur le marché.

Pour soutenir la croissance d'Ipsen, il compte notamment sur le lancement du Cabometyx dans le carcinome avancé du rein et le Telotristat etiprate en 2017 pour "renforcer sa position sur le marché des tumeurs neuroendocrines". Le pipeline du laboratoire pharmaceutique se focalise sur la médecine de spécialité, en particulier l'oncologie, secteur particulièrement investi par les laboratoires pharmaceutiques, avec trois produits en phase III (dernière phase avant un lancement sur le marché), et les neurosciences, secteur pour lequel cinq produits sont en phase III.

Jean-Yves Paillé

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