EDF : le coût de l'EPR de Flamanville plus cher de 20%

Le groupe d'électricité français confirme l'augmentation de 20% du coût de construction de l'EPR de Flamanville (situé dans la Manche), à 4 milliards d'euros contre 3,3 milliards prévus initialement.

La rumeur avait filtré dès mercredi dans la presse : le groupe d'électricité EDF a confirmé ce jeudi l'augmentation de 20% du coût de construction de son nouveau réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), à 4 milliards d'euros contre 3,3 milliards prévus initialement. "Cette actualisation prend en compte la hausse des prix et les effets liés à certaines indexations contractuelles en raison de l'augmentation des matières premières et l'impact d'évolutions techniques et réglementaires", précise EDF dans un communiqué qui confirme toutefois son objectif de démarrage de l'EPR de Flamanville en 2012.

Le nouveau coût complet de l'électricité produite grâce à l'EPR de Flamanville s'élèvera donc à 54 euros par mégawatt/heure, contre 46 euros prévus initialement, indique le groupe. "L'EPR est durablement compétitif par rapport aux autres moyens de production dont les coûts complets ont augmenté plus fortement", souligne cependant EDF dans son communiqué. L'électricien français affirme en effet que "les estimations actuelles placent les coûts de production pour une installation nouvelle" à 68 euros/MWh pour une centrale à cycle combiné à gaz et 70 euros/MWh pour une centrale thermique au charbon, "sur la base des hypothèses les plus basses sur le coût des matières premières et du CO2".

Certains analystes estiment que cette annonce d'un surcoût de l'EPR est une façon pour EDF de militer en faveur d'une hausse des tarifs régulés de l'électricité, alors que des rumeurs circulaient ces dernières semaines au contraire sur un projet de baisse de ces prix. Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a déclaré mercredi que la question des prix de l'électricité n'était "pas d'actualité".

Plus globalement, EDF affirme avoir pour objectif d'investir entre 40 et 50 milliards d'euros jusqu'en 2020 dans le renouveau du nucléaire dans le monde. Le besoin de financement net d'EDF sur la période devrait être compris entre 12 et 20 milliards d'euros, indique le groupe, estimant que "la crise actuelle ne remet pas en cause les enjeux énergétiques". Il précise avoir pour objectif de mettre en service un premier EPR en Chine en 2013 (Taishan 1), aux Etats-Unis en 2016 (Calvert Cliffs 3), et au Royaume-Uni fin 2017.


Le coût de construction d'un deuxième EPR en France similaire à celui de Flamanville "devra intégrer la très forte hausse probable des composants à cet horizon de temps" mais aussi de premiers gains de productivité liés à "un effet de série", affirme EDF. Au Royaume-Uni, le prix de l'EPR devra prendre en compte "les coûts induits par les procédures spécifiques d'autorisation par les autorités britanniques", tandis qu'aux Etats-Unis, les coûts estimés de l'EPR "sont proches de ceux présentés pour l'Europe". Enfin, "la Chine bénéficie par rapport aux EPR européens d'un contexte de coûts très favorable", ajoute EDF sans plus de précision.

EDF a aussi annoncé ce jeudi son intention d'investir entre 40 et 50 milliards d'euros dans des EPR d'ici à 2020. A cet horizon, il compte s'impliquer dans la réalisation et l'exploitation de plus de dix EPR. 

Le groupe confirme par ailleurs son objectif d'un taux de disponibilité de 85% des 58 centrales du parc nucléaire français à l'horizon 2011. Il précise qu'en 2008 ce taux devrait être proche de celui de 2007 (80,2%). La direction souligne que "EDF a d'ores et déjà engagé des plans d'action industriels et de recherche et développement dans l'objectif de prolonger la durée de vie du parc au-delà de 40 ans. Ces actions représentent un investissement d'environ 400 millions d'euros par réacteur."

EDF a également indiqué aux investisseurs que son "besoin de financement net sur la même période devrait être compris entre 12 et 20 milliards d'euros, compte tenu de l'implication de partenaires (aux) projets en France, en Chine, aux Etats-Unis et potentiellement au Royaume-Uni."


L'annonce d'un surcoût de l'EPR a par ailleurs été interprétée par certains analystes comme une façon pour EDF de militer pour une hausse des tarifs régulés, alors que des rumeurs ont au contraire circulé ces dernières semaines sur un projet de baisse des prix de l'électricité.
Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a déclaré mercredi que la question des prix de l'électricité n'était "pas d'actualité".


 

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Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Pas grave c'est nous les contribuables qui allons payer

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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EDF est une entreprise de supers favorises à tous les niveaux.Salaires mirobolants surtout pour la hierarchie.Energie a prix ridiculement bas pour le personnel!!!!! Plus les prix montent plus le comité d'entre prise "s'engraisse".Le particulier lui i...

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