UFC Que Choisir dénonce l'indexation des prix du gaz sur ceux du pétrole

L'indexation du prix d'approvisionnement en gaz sur celui des produits pétroliers n'est plus justifiée et pénalise les consommateurs français, selon l'association de consommateurs.

L'indexation du prix d'approvisionnement en gaz sur celui des produits pétroliers n'est plus justifiée et pénalise les consommateurs français, a estimé ce mardi UFC-Que choisir. L'association de consommateurs a également estimé qu'une meilleure régulation des coûts liés à l'acheminement du gaz jusqu'au consommateur final était nécessaire.
 

"Il est de moins en moins justifié d'indexer les contrats de long terme sur le prix du pétrole car les réserves en gaz sont plus grandes et les usages de ces deux énergies ne sont plus tout à fait les mêmes", a fait valoir l'association dans un communiqué. Les tarifs réglementés du gaz en France sont fixés par l'Etat, théoriquement en fonction d'une formule permettant d'évaluer les coûts d'approvisionnement de GDF Suez , qui dépendent notamment de contrats de long terme indexés sur le prix des produits pétroliers.
 

GDF Suez souligne toutefois régulièrement que les prix du gaz en France n'ont pas suivi les hausses du prix du pétrole ces dernières années, ce qui a entraîné pour lui un manque à gagner. "Depuis juillet 2005, date d'application de la formule de lissage (...), l'État n'applique pas la formule d'indexation systématiquement : c'est parfois à l'avantage du consommateur, parfois à l'avantage de GDF Suez, mais globalement, l'ajustement s'effectue, sur la durée", estime UFC-Que Choisir.
 

"La problématique est celle d'une déconnexion entre les prix du gaz et le prix du pétrole", a déclaré lors d'une conférence de presse Alain Bazot, président de l'association. "GDF se fait avoir avec ses contrats et, du coup, le consommateur aussi." UFC-Que Choisir a notamment souligné qu'il existait un véritable prix de marché du gaz aux Etats-Unis et que celui-ci restait bas compte tenu de la récession et de la découverte de nouveaux gisements, alors que le prix du pétrole est reparti à la hausse.
 

"FORTE OPACITÉ"

Concernant le transport, le stockage et la distribution de gaz en France, l'association a estimé qu'il existait "une forte opacité" sur les coûts supportés par les opérateurs. "L'ensemble des capitaux engagés pour le transport et la distribution sont rémunérés en France à un taux plus élevé que dans les autres pays européens. Un alignement permettrait de diminuer le coût de ces postes de 3% à 4% pour le consommateur final", a estimé UFC-Que Choisir.
 

L'association demande en outre une régulation des activités de stockage de gaz en France, afin de "maîtriser le niveau de prix (...) et mettre en place une régulation incitative à la réalisation d'investissements pour augmenter (les) capacités". Gérard Mestrallet, le P-DG de GDF Suez, avait déclaré vendredi qu'il était "trop tôt pour donner des chiffres précis" sur l'évolution attendue des prix du gaz en France le 1er janvier prochain. Ces prix resteront inchangés au 1er janvier 2010, écrivait jeudi Le Figaro, en faisant également état d'un projet visant à modifier le mode de fixation des tarifs. A fin 2008, les approvisionnements à long terme en gaz de GDF Suez provenaient à 23% de Norvège, 15% des Pays-Bas, 14% de Russie, 12% du Moyen-Orient et d'Asie, 11% d'Algérie, 8% de Trinité et Tobago, 6% d'Egypte, 4% du Royaume-Uni, 2% de Libye et 5% d'autres pays.

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