BP, de la marée noire dans le golfe du Mexique à l'enfer russe

Des huissiers sont descendus dans les bureaux de BP à Moscou ce mercredi, au lendemain de l'échec de son accord avec Rosneft.
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Une nouvelle fois, les intrigues du Kremlin semblent avoir eu raison de BP. À l'affront de mardi soir, quand ExxonMobil a pris la place de la compagnie pétrolière britannique dans son accord avec Rosneft, s'est ajoutée ce mercredi l'insulte : une équipe d'huissiers russes est descendue dans les bureaux moscovites de la compagnie pétrolière britannique, sur ordre de la justice. Officiellement, les deux affaires ne sont pas liées, mais le « timing » semble trop évident pour ne pas être suspect.

En janvier dernier pourtant, la Russie paraissait la bouée de sauvetage de BP. La compagnie britannique annonçait un accord historique avec Rosneft, pour explorer l'Arctique russe. Il était censé faire rebondir le géant pétrolier, moins d'un an après le désastre de la marée noire dans le golfe du Mexique.

Pourtant, le deal a été bloqué par l'opposition des actionnaires russes de TNK-BP, le joint-venture que BP gère depuis 2003 en Russie. Viktor Vekselberg, Mikhaïl Fridman et Len Blavatnik, les oligarques, qui en possèdent 50 %, ont très mal pris d'avoir été mis sur la touche lors des négociations avec Rosneft. Ils ont poursuivi en justice la compagnie britannique, estimant qu'ils devaient soit faire partie de l'accord, soit recevoir des compensations. Les justices russe et britannique leur ont donné raison. Face à la désintégration de l'accord, Rosneft - soutenu par le Premier ministre russe Vladimir Poutine - a cherché un nouveau partenaire, trouvant rapidement ExxonMobil.

Mais les actionnaires russes de TNK-BP n'allaient pas en rester là. Ils demandent aujourd'hui 3 milliards de dollars de compensation à BP, pour avoir fait échouer l'accord avec Rosneft... alors même que ce sont eux qui sont à l'origine de l'échec. C'est dans ce cadre qu'un tribunal sibérien vient de donner l'autorisation aux huissiers de monter un raid sur les locaux de BP. Avec le feu vert du Kremlin ? « Je ne vois pas l'intérêt du gouvernement à faire cela, répond avec prudence Lilit Gevorgyan, analyste à IHS Global Insight. Il peut s'agir d'une simple coïncidence. » Peut-être...

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Commentaire 1
à écrit le 26/02/2012 à 21:08
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Vous voyez là ce qui va se produire avec les entreprises françaises. Je vous avais averti: Monsieur Poutine et ses amis sont rancuniers. on ne peut pas avoir répandu toutes ces âneries et tant essayer de déstabiliser la Russie sans avoir un retour de...

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