JO : comment la France et l'Angleterre ont sécurisé l'approvisionnement électrique

L'interconnexion électrique, qui relie la France à l'Angleterre, vient d'être remise en service, à pleine capacité, par l'opérateur public du réseau de transport d'électricité RTE et son homologue britannique National Grid. Cette modernisation du réseau va pleinement sécuriser Londres 2012.
Les Mandarins. Crédit photo RTE

En principe, il ne devrait pas y voir de coupures d'électricité pendant les Jeux Olympiques de Londres. La France et l'Angleterre ont fait ce qu'il fallait pour que tout se déroule à merveille. Et plus particulièrement l'opérateur public français du réseau de transport d'électricité RTE et son homologue britannique, National Grid. "L'interconnexion électrique, qui relie la France à l'Angleterre, vient d'être remise en service, à pleine capacité, avec succès, a annoncé ce jeudi RTE dans un communiqué. Etalés sur deux ans, les travaux de modernisation des stations de conversion française et anglaise sont désormais achevés. Ils permettent d'accroître la fiabilité de l'interconnexion électrique et d'en améliorer la disponibilité pour de longues années, au service de ses nombreux utilisateurs". Cette interconnexion, qui correspond à une puissance de 2.000 MW en courant continu, est capable de répondre aux besoins en électricité d'environ 2 millions de personnes, soit l'équivalent de deux fois l'agglomération lilloise.

Sécurisation des jeux olympiques

A court terme, cette modernisation du réseau va pleinement profiter à Londres 2012. Même si les enjeux d'approvisionnement électrique sont beaucoup plus significatifs en hiver, rappelle-t-on chez RTE, qui a investi une somme de 50 millions d'euros dans cette opération. Elle "va sécuriser l'alimentation électrique de l'Angleterre et de Londres", souligne à "latribune.fr" le directeur délégué RTE Nord Est, Dominique Houdard, qui précise toutefois que la décision de moderniser la liaison vieillissante entrée en service en 1986 "n'a rien à voir avec les Jeux Olympiques". Toutefois, "les planning de réalisation ont tenu compte de cette échéance", assure-t-il. "Le service rendu par la nouvelle interconnexion constitue une sécurité complémentaire pour l'alimentation électrique des Iles britanniques et des JO", précise RTE dans son dossier de presse.

Sur ce projet, Dominique Houdard affirme également que la coopération entre Français et Britanniques a été une réussite. "Nous avons partagé la stratégie, les objectifs et les spécifications", se réjouit-il. En outre, Alstom a construit quasiment des "installations jumelles" de part et d'autre de la Manche. "Ce projet de rénovation a fait l'objet d'un seul et même contrat entre les deux gestionnaires de réseaux de transport et l'entreprise Alstom, qui a fourni et installé les équipements rénovés, explique RTE dans son dossier de presse. Les installations ont été rénovées de manière identique et synchronisée dans les deux pays". "Cela va simplifier le dialogue permanent entre RTE et National Grid", précise ainsi Dominique Houdard. Ce qui n'était pas le cas en 1986, les deux opérateurs pour des raisons de souveraineté avaient des installations très différentes.

Une liaison essentielle

Cette liaison (IFA2000) est cruciale pour les deux pays, qui, selon les périodes et les besoins, importent ou exportent indifféremment de l'électricité. En 2011, la France a ainsi exporté vers l'Angleterre 7,7 TWh (térawattheures)... et en a importé 2,9 TWh. L'année dernière, elle en a consommé 479 TWh. Cette liaison de 70 km de long, dont 45 km sous-marins, entre Sangatte (Pas-de-Calais) et Folkestone (Kent) "est un maillon essentiel pour la sûreté et la fluidité des échanges d'électricité au sein du réseau de transport d'électricité européen", rappelle le communiqué de RTE. "Les stations de conversion française et anglaise sont reliées par 8 câbles qui traversent la Manche, enfouis dans des tranchées en fond de mer à une profondeur moyenne de 1,50 mètre", précise l'opérateur. Le tracé de la liaison conjugue deux avantages : la proximité des côtes anglaises qui minimise la longueur des câbles sous-marins, et la nature des fonds marins (craie ou roche tendre) qui a facilité le creusement des tranchées sous-marines à l'origine. Par ailleurs, la Grande-Bretagne est aussi alimentée, depuis 2011, par le câble anglo-néerlandais BriTNed de 260 Kms de long et d'une puissance de 1.000 MW.
 

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Commentaires 2
à écrit le 26/07/2012 à 16:54
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Confusion dans l'article, nous avons, en France, consommé 479TWh en 2011 et pas 479000...

le 27/07/2012 à 13:18
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