Réchauffement climatique : une opportunité économique pour les grandes villes ?

Les nouvelles activités visant à réduire les émissions de CO2 dans les villes sont valorisées à 26 milliards de dollars. Pour repousser leurs objectifs, les grandes agglomérations misent sur le soutien du privé.
Jean-Christophe Catalon
Le rapport évoque l'initiative de la Ville de Paris avec la création de Paris Action Climat, une plateforme qui valorise les actions des entreprises signataires luttant contre le changement climatique.

Les grandes villes sont concernées au premier chef par le changement climatique. Responsables de plus des trois quarts des émissions de gaz à effets de serre de la planète, elles ont décidé de transformer cette faiblesse en force. Une majorité des 533 villes interrogées par CDP (ex-Carbon disclosure project) a identifié plus de 1.000 opportunités économiques liées au changement climatique, selon son rapport It takes a city publié ce mardi.

Pour atteindre leurs objectifs, notamment ceux fixés par l'accord de Paris, les villes doivent lancer de lourds investissements qu'il est souvent difficile de mener uniquement à l'échelon public. Ainsi, elles misent de plus de plus sur les partenariats avec le privé pour développer de nouvelles activités bas-carbone.

  • Deux tiers des villes ont déjà engagé des partenariats

Près des deux tiers (64%) des villes interrogées par CDP collaborent déjà avec le secteur privé sur des activités bas-carbone. Si la nature des partenariats diffère selon les continents, tous mettent un accent important sur le partage de connaissances. À titre d'exemple, le rapport évoque l'initiative de la Ville de Paris avec la création de Paris Action Climat, une plateforme qui valorise les actions des entreprises signataires luttant contre le changement climatique. D'autres se concentrent sur le financement, notamment au Royaume-Uni avec le London Green Fund. Doté de 120 millions de livres sterling (137 millions d'euros), ce fonds soutient les projets destinés à faire baisser les émissions de carbone de la capitale britannique.

  • 720 projets pour un total de 26 milliards de dollars

Selon CDP, près de 300 villes ont identifié de nouvelles activités liées au changement climatique à fort potentiel économique. En tout, ce sont près de 720 projets qui sont sur le point de voir le jour, pour une valeur totale de 26 milliards de dollars (23,3 milliards d'euros). Le rapport cite notamment le cas de la ville de Quito. La capitale de l'Équateur cherche 800 millions de dollars pour financer un projet de gestion des déchets et de l'eau. Il s'agit d'un système de retraitement des eaux usées nouvelle génération qui devrait réduire de 85% le gaspillage d'eau de la ville et diminuer de 150.000 tonnes les émissions d'équivalent CO2 par an.

  • Plus de chances d'atteindre leurs objectifs de réduction de pollution

Près des trois quarts (74%) des 190 villes qui se sont fixé des objectifs de réduction des émission de CO2 collaborent avec un partenaire privé. "Cela suggère que la collaboration aide les villes de fixer des objectifs plus élevés dans leur action sur le climat que si elle restaient seules", en conclut le rapport. Les villes sont surtout demandeuses d'un soutien du privé pour ce qui est de la modernisation du réseau d'énergie  - afin de limiter les gaspillages -, des transports et du développement des énergies renouvelables.

Lire aussi : les entreprises françaises réduisent leurs émissions de CO2... mais pas assez vite

Jean-Christophe Catalon

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Commentaire 1
à écrit le 05/10/2016 à 8:12
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Il faut mettre en place une taxe incitative sur l'énergie, mais pour ne pas déstabiliser l'économie, il faut agir à niveau constant en réduisant d'autres prélèvements, comme ceux affectant le travail (les charges sociales). Voir la note n°6 du consei...

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