Eramet va tailler drastiquement dans ses investissements en 2009, anticipant "un début d'année très difficile". Le groupe a également confirmé ses réductions de production, après une hausse de ses résultats en 2008.

Après avoir réduit de 19% ses investissements en 2008, à 419 millions d'euros, le groupe va investir cette année  54% de moins que prévu initialement, à 336 millions d'euros. Il n'exclut pas de diminuer encore ses investissements "en fonction de l'évolution de la crise".
 

Le bénéfice net est ressorti en hausse de 19% en 2008, à 694 millions d'euros, malgré une chute des résultats opérationnels de la branche nickel, plombée par la forte baisse des prix de ce minerai, selon un communiqué. Eramet a rempli son objectif de bénéfice opérationnel courant, qui s'établit à 1,321 milliard d'euros (+10%), contre 1,2 milliard en 2007. Sans l'intégration du norvégien Tinfos, acquis en 2008, il est en hausse de 5%, conformément à la "légère" progression attendue par le groupe. Le chiffre d'affaires a progressé de 15% à 4,346 milliards d'euros. Les ventes de la branche nickel ont toutefois plongé de 30% à 897 millions, plus que compensées par un bond de 59% de celles de la division manganèse à 2,348 milliards.

Face à la crise, le groupe a par ailleurs confirmé ses prévisions de réduction de production pour le premier trimestre 2009. Dans la division manganèse, la production est abaissée à "environ 40%" des capacités dans le minerai et "environ 35%" des capacités pour les alliages. Dans le nickel, elle est réduite à un rythme annualisé "de l'ordre de 50.000 tonnes". "Un effort supplémentaire de réduction des coûts sera mis en oeuvre rapidement", a confirmé le groupe, sans en dire plus.

Dans les alliages, "des mesures d'adaptation et un renforcement des plans de progrès sont mis en place" pour faire face à l"incertitude concernant le marché aéronautique (ralentissement de l'A320, décalage des programmes tels que le B787, l'A400M), a-t-il aussi confirmé, sans autre précision.
Le groupe a "suspendu" les opérations de production de chrome de haute pureté de l'usine de Marietta aux Etats-Unis. "A moyen terme, les efforts de réduction de production et les fermetures de capacités annoncés chez de nombreux producteurs devraient contribuer à limiter le surplus d'offre", a estimé Eramet qui disposait fin 2008 d'une trésorerie nette d'1,3 milliard (+19%).

Lors de la conférence, le groupe minier a également annoncé qu?il va soumettre vendredi aux syndicats "des mesures sociales". Il prévoit notamment "des départs non remplacés", dans sa filiale de production de nickel en Nouvelle-Calédonie où il est le premier employeur privé avec 2.500 salariés.

  (retrouvez le communiqué d'Eramet).