Le géant industriel nippon MHI subit lui aussi la crise

Pour l'exercice en cours qui sera achevé le 31 mars 2010, MHI (qui fabrique des équipements de centrales électriques, des machines industrielles, des bateaux ou encore des pièces d'avions) escompte un chiffre d'affaires en net recul et une chute de son bénéfice net.

Le géant de l'industrie lourde japonais Mitsubishi Heavy Industries ( MHI ) a annoncé mardi qu'il s'attendait à une chute de 11% de son chiffre d'affaires et de 50% de son bénéfice net en 2009/10 sur un an, à cause de son activité d'équipements industriels affectée par la crise.
Pour l'exercice en cours qui sera achevé le 31 mars 2010, MHI (qui fabrique des équipements de centrales électriques, des machines industrielles, des bateaux ou encore des pièces d'avions) escompte un chiffre d'affaires de 3.000 milliards de yens (23 milliards d'euros au cours actuel) et un gain net de 12 milliards de yens.
Ces perspectives ont été annoncées en même temps que les résultats pour l'année budgétaire close le 31 mars dernier, exercice au cours duquel MHI a totalisé un chiffre d'affaires de 3.375,7 milliards de yens (+5,4% sur un an), dégagé un profit d'exploitation de 105 milliards (-22,2%) et un bénéfice net de 24,22 milliards de yens (-60,5%). (retrouvez le communiqué de MHI).
"Durant la première partie de l'année, nos affaires ont bien prospéré, essentiellement grâce aux commandes liées à la construction de centrales électriques", a expliqué le groupe.
"Toutefois, dans la seconde moitié, dans plusieurs activités, les reports ou annulations de commandes se sont enchaînés", a-t-il immédiatement ajouté.
L'activité la plus touchée est celle des équipements industriels de petit et moyen gabarits, victime de la chute des commandes de machines sur fond de récession internationale. Cette activité est tombée dans le rouge.
Celle des navires a également subi les effets de la crise, limitant les besoins de bateaux de marchandises.
La rentabilité a dans le même temps été malmenée dans tous les domaines par la hausse du yen qui a marqué l'année écoulée.
Le recul prévu des ventes et profits pour cette année s'explique quant à lui par les incertitudes pesant sur l'évolution de la situation économique mondiale, a souligné MHI .
Le groupe diversifié pense que son activité de machines industrielles (engins de manutention, climatiseurs, moteurs, etc.) devrait être encore plus déficitaire que l'an passé, même si une partie des commandes peuvent redémarrer en provenance des pays émergents comme la Chine ou l'Inde.
De fait, plus de la moitié de la chute redoutée du chiffre d'affaires du groupe sera à mettre au compte de cette activité qui a encore représenté l'an passé près d'un quart des ventes de MHI .
Plusieurs mesures d'urgence (réaffectation/ajustement de personnel, réduction de production, etc...) sont déjà mises en oeuvre pour minimiser les pertes, a précisé MHI .
Dans le domaine stratégique des centrales électriques, la demande existe et les perspectives sont bonnes à long terme, mais il n'est pas impossible que les calendriers soient allongés du fait de la crise financière et de difficultés de financement de ces coûteuses installations, selon MHI .
Dans le secteur aéronautique, MHI poursuit comme prévu le développement de son avion régional MRJ (lancement en 2013). Tout en s'attendant à un recul ponctuel de la demande d'avions de ligne, le groupe n'est pas désoeuvré: son carnet de commandes en cours est encore dans l'immédiat bien rempli, notamment grâce à Boeing.(Retrouvez le communiqué de MHI intitulé "special Measures for 2009")

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