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Brest, championne des énergies marines vertes ?

Depuis 2017, le port de Brest accueille un chantier majeur qui vise à transformer les 40 hectares de l’actuel polder en un terminal d’accueil des entreprises du secteur des énergies marines. De quoi faire de la métropole finistérienne un pôle de référence pour cette industrie émergente.
(Crédits : Panoramix Region Bretagne)

Connu pour son activité militaire (l'Arsenal de Brest reste, derrière Toulon, la seconde base navale du pays), le port de Brest brille surtout par la diversification de ses activités. Plaisance, commerce, passagers : tous les métiers de la mer s'y retrouvent, avant un virage entrepris en 2010. « À l'époque, la Région réfléchissait à l'avenir des énergies marines et avait lancé des expérimentations sur l'hydrolien. Nous savions aussi que la Bretagne disposait du plus gros potentiel français en matière d'éolien flottant », analyse Pierre Karleskind, vice-président chargé de la mer et des infrastructures portuaires pour la Région Bretagne. Un site se détache alors, celui du polder dans le port de Brest, une vaste étendue de 40 hectares inexploitée depuis la crise pétrolière des années 1970.

Chantier au long cours

En 2011, la Région décide d'investir 220 millions d'euros sur cette zone afin d'aménager un nouveau terminal dédié aux énergies marines renouvelables (EMR) sur le polder existant, mais aussi d'en créer un nouveau, de 14 hectares, qui constituera le futur quai EMR. Un chantier colossal qui mobilise, depuis janvier 2017, près de 80 entreprises de travaux et 150 employés, au plus fort de l'activité.

D'ici la fin de l'année, les opérations de stabilisation du polder devraient être achevées, tout comme la fermeture du casier qui accueillera le nouveau quai. La suite prendra en compte les contraintes techniques du site : « Pour ne pas perturber l'activité commerciale et éviter les incidents écologiques, on ne drague que pendant l'hiver. Les opérations de stabilisation du quai EMR seront donc décalées aux hivers 2019 et 2020 », précise Pierre Karleskind. En attendant, la partie terrestre devrait être livrée et pourra accueillir des entreprises dès 2019, bien avant la fin des travaux prévue en 2024.

Premier projet : les éoliennes de Saint-Brieuc

Les premiers locataires du site viendront de Saint-Brieuc où se développe Ailes Marines, un vaste projet de ferme éolienne offshore qui comprend 62 turbines pour une puissance maximale de 500 MW. Les « jaquettes » qui servent aux fondations de ces éoliennes seront assemblées sur le nouveau terminal EMR de Brest. De quoi garantir deux ans d'activités à une centaine d'employés. Le constructeur d'hydrolienne Sabella prévoit également d'installer un site d'assemblage sur le polder.

Reste à savoir quelles perspectives s'ouvrent pour le port, avec ce secteur qui n'en est qu'à ses balbutiements ? « Sur ce point, nous sommes dépendants des appels d'offres sans lesquels le marché de l'éolien offshore ne démarrera pas. Un chantier de ce type peut employer 500 personnes sur deux ans, mais nous avons aussi des perspectives sur le long terme avec l'hydrolien qui commence à bien s'implanter », poursuit Pierre Karleskind. Dans ce contexte, Brest pourra profiter de la qualité de sa formation, labellisée depuis 2015 Campus des Métiers et des qualifications pour les industries de la mer. Le port pourra surtout faire valoir sa situation avantageuse, en plein cœur d'une des trois zones majeures de développement des énergies marines : la façade européenne de l'Atlantique nord.

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