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Un hélicoptère électrique pour aller au bureau ?

Une start-up toulousaine, Eva, fait la promesse de faire voler dans les trois ans un mini-hélicoptère urbain, 100% autonome et électrique, pour décongestionner le trafic des grandes villes.
(Crédits : Eva)

Il est 15h09. Vous vous apprêtez à quitter votre logement en centre-ville. Vous êtes attendu dans 30 minutes à 20 kilomètres d'ici. Vous décidez alors de prendre votre hélicoptère deux places, de la taille d'un SUV, garé sur une place de parking, juste devant. Vous entrez l'adresse de destination. En quelques instants, on vous réserve un couloir aérien. Tout est prêt, l'hélicoptère, ailes pliées, décolle à l'horizontale, monte entre 350 et 1 000 mètres, suivant la distance, et s'élance jusqu'à son point d'arrivée.

Ce scenario, d'apparence ultra-futuriste, est pourtant celui que promet la société toulousaine Eva (Electric Visionary Aircrafts), d'ici 2020. Elle présentait d'ailleurs son concept lors du dernier salon Viva Technology, au mois de mai à Paris : son petit hélicoptère de cinq mètres sur deux. En gros, les dimensions d'une place de parking standard. Un appareil à la conduite totalement autonome et 100% électrique. Vitesse de croisière : 300km/h maximum. Autonomie de ses 22 petits moteurs électriques : 250 kilomètres.

« Le but, c'est d'apporter une solution radicale aux problèmes de congestion de trafic que connaissent toutes les villes du monde », explique Gianmarco Scalabrin, directeur technique d'Eva, créée fin 2017. Lequel ajoute que l'on passe « seize jours par an » coincés dans les embouteillages.

Premiers modèles à 250 000 euros

Le gros avantage de cette alternative à la voiture, outre sa vitesse, c'est qu'elle ne nécessite pas d'aménagement particulier. Vous n'aurez donc pas à équiper votre garage d'un toit ouvrant et tant mieux car, côté prix, attachez votre ceinture : l'appareil coûte actuellement 250 000 euros. Il est d'ailleurs disponible en pré-commande sur le site internet de son concepteur. « Lorsque la production de masse sera lancée, à l'horizon 2020, le prix baissera, assure-t-on chez Eva. Il pourrait atteindre entre 100 000 et 150 000 euros, ce qui correspond au prix d'une voiture de luxe. »

Bien moins cher qu'un hélicoptère classique, mais tout de même un poil élevé pour monsieur-tout-le-monde. La société enregistre tout de même ses premières commandes, toutes issues de particuliers, la première cible d'Eva. « Nos réservations sont le fait de particuliers qui, pour majeure partie, sont très intéressés par l'innovation, qui ont déjà une Tesla ou un autre modèle de voiture de luxe », confie Gianmarco Scalabrin.

Le premier prototype à taille réel certifié est prévu pour la fin de l'année. Il devrait être présenté lors du prochain CES de Las Vegas, début 2019. La production en série est annoncée pour fin 2019/début 2020, année où se feront les livraisons des premières commandes.

Dubaï et la Malaisie, premiers servis

Les deadlines vous semblent courtes ? Chez Eva, pourtant, on est sûr de son coup. Pour son directeur technique, « cela parait super-futuriste, mais en fait non. Technologiquement, on y est déjà. L'aéronef électrique, on sait le faire, il ne s'agit désormais plus que d'en optimiser les batteries pour couvrir plus de distance ou perdre de la masse. On peut envisager d'avoir, d'ici dix ans, un réseau d'aéronefs de ce type dans nos villes ».

A Poitiers ou Auxerre, il va sans doute falloir attendre un peu plus. Dans l'immédiat, contraintes réglementaires obligent, c'est d'abord à Dubaï et en Malaisie qu'Eva déploiera ses ailes. L'Europe et les Etats-Unis viendront un peu plus tard. « Dubaï est une ville qui veut que 30% de son trafic soit aérien en 2022 », rappelle Gianmarco Scalabrin.

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