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Quel potentiel pour l’éolien offshore ?

En France, si l’éolien est une des énergies renouvelables les plus matures (13,6 GW soit 29% du parc installé), les infrastructures offshore restent minoritaires. Le secteur a pourtant des atouts à faire valoir.
(Crédits : DR)

Avec près de 11 millions de km² de domaine maritime répartis sur tous les océans de la planète, la France possède un potentiel éolien offshore évalué à 30 000 MW, (source : ADEME). En Europe, il s'agit même du deuxième gisement le plus important, juste derrière celui du Royaume-Uni.

Ambitieux lors du Grenelle de la mer (2009), avec une prévision de 6 GW de puissance installée à l'horizon 2020, le secteur peine encore à s'imposer. Ces objectifs ont même été revus à la baisse (3 GW à l'horizon 2023) par la Programmation Pluriannuelle de l'Énergie (PPE).

Un meilleur facteur de charge que le terrestre

Il existe deux types d'éoliennes en mer : les éoliennes ancrées dans les fonds marins peu ou moyennement profonds (de 5 à 40 mètres) et les éoliennes flottantes. Ces dernières, dites aussi « farshore », permettent de s'affranchir des contraintes de profondeur inhérentes aux structures fixes.

Dans les eaux européennes, en 2017, les parcs éoliens offshore sont implantés, en moyenne, à 41 km des côtes et à 27,5 m de profondeur, mais l'association WindEurope estime que 80% du potentiel de l'éolien offshore se situe à plus de 60 mètres de profondeur

Le principal avantage de l'éolien en mer demeure le facteur de charge (de 30 à 35%) bien plus performant que celui de son homologue terrestre, ce qui permet de compenser un coût initial plus élevé. Cette différence s'explique notamment par le fait qu'une installation offshore est soumise à des vents plus réguliers et plus puissants que sur terre.

Si les impacts sur l'environnement, le paysage et les riverains restent encore mal connus (notamment à cause des vibrations qui pourraient perturber la faune), l'effet de récif naturel, favorable à l'implantation d'espèces aquatiques, a déjà été constaté sur les parcs installés au Danemark ou au Royaume-Uni.

L'Europe en pointe, la France à la traîne

Au large des côtes françaises, les projets ne manquent pas, mais ne progressent guère depuis le premier appel d'offres national en 2011. En Méditerranée, les trois éoliennes pilotes de Provence Grand Large devraient être opérationnelles en 2020. Au Tréport, la ferme de 62 éoliennes attend encore le feu vert de l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB). Seule une éolienne flottante ID1 est en phase de test, au large de Saint-Nazaire, pour une capacité (modeste) de 2 MW.

Pas de quoi entamer l'optimisme au niveau européen. Avec 15,2 GW de puissance installée en 2017 (source : EurObserv'ER), le continent gère plus de 83% du total du parc offshore mondial. Et, grâce à une progression de 25% par an, on estime que le cap des 25 GW sera largement dépassé d'ici 2020.

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Commentaire 1
à écrit le 06/07/2018 à 0:41
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Le problème c'est l'intermittence, et comment compenser les 3000Mw qui viennent d'être confirmés en Mer Atlantique. subventionnés à plus de 100€ de Mwh (142€ obigation d'achat par EDF) soit 22Md€ qui vont partir dans les paradis fiscaux pour les 20 ...

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