A Lyon, Carrefour s'essaie au mini-hypermarché

L'enseigne vient d'inaugurer un nouveau magasin dans le centre commercial Lyon-Confluence qui fait la part belle à l'alimentation. Une nouvelle formule pour enfin relancer ses ventes en France?
Copyright Reuters

Signe des temps : Carrefour n?est pas la locomotive du nouveau centre commercial Lyon-Confluence inauguré ce mercredi 4 avril par son député-maire, Gérard Collomb. Dans cet ensemble construit et géré par Unibail-Rodamco, l?enseigne d?hypermarché s?est fait ravir la vedette par les stars de la distribution du moment que sont Apple Store, Hollister ou le nouveau venu en France, Suite Blanco. « Le pôle loisirs est l?autre raison de venir à Lyon-Confluence », ajoute Guillaume Poitrinal, président du directoire de la foncière européenne. Dans ce projet qui a nécessité 300 millions d?euros d?investissement, les locataires dits de loisirs ?UGC et ses 14 salles de cinéma, les 12 restaurants et le mur d?escalade Azium ? constitueront le vrai moteur de ce monstre censé attirer 7 à 8 millions de personnes par an et engranger « 200 à 250 millions d?euros de chiffre d?affaires » d?ici à trois ans.

Un magasin compact de 4.358 m²

Il n?empêche. Dans ce quartier de logements et de bureaux en devenir, conçu sur une friche industrielle du bout de la presqu?île lyonnaise, coinçé entre la Saône et le Rhône, Carrefour n?a pas à rougir. Il pourrait faire mouche avec un concept d?hypermarché compact, urbain, original. Il ne s?étend que sur 4.358 m², quand un hypermarché Carrefour peut atteindre 12.000 m². Et son offre se limite à 15.000 références, quand une grande surface peut en aligner 18.000. « A 90%, cette offre est dévolue aux produits alimentaires », explique à La Tribune son directeur de magasin, Bruno Lavaure. L?enseigne ampute ainsi son hypermarché de la majorité de son offre non-alimentaire dont les produits culturels, la mode, le jouet ou le gros électroménager. Car, désormais, elle ne fait plus le poids face à un spécialiste du jeu, tel Joué Club, ou même un nom réputé de la beauté et de la mode, tel Monoprix qui, à l?autre bout de la galerie, pour la première fois de tous les temps, exploite un magasin de 800 m² dépourvu de rayons alimentaires. Bref, Carrefour déclare forfait ici sur ce marché ultra-bagarré. Il se concentre sur ce pour quoi il est encore réputé : l?alimentation.

Faire ses courses en hypermarché, une corvée
A la manière d?une supérette, le magasin s?ouvre sur une vaste zone de fruits et légumes ceinturée des rayons traiteur, boucherie et de la poissonnerie. L?ensemble doit mettre en appetit et fidéliser les clients du quartier. L?aménagement doit aussi séduire tous ceux pour qui « les courses en hypermarchés sont une corvée, une perte de temps ». Les allées sont larges. Les meubles sont bas pour un repérage instantané. Les têtes de gondoles ont été rognées pour que les clients de petite taile puissent attraper les produits en promos sans gesticulation dangereuse. Et les caisses ont été équipées de nouvelles machines automatiques de rendu de monnaie, censées, entre autres, écourter le temps d?attente en caisse.
 

La peinture violine des Carrefour Planet

Est-ce là la formule gagnante de Carrefour pour rabibocher les Français avec ses grandes surfaces alimentaires ? Depuis des années, le groupe cherche une formule pour relancer ses ventes en hypers en France. En vain, pour l'heure. Carrefour Planet, concept lancé en 2009, n?a pas trouvé son public. Le distributeur a gelé son déploiement censé relancer 500 hypermarchés dans cinq pays. Il n?adoptera ce concept que dans 3 magasins cette année en France, après avoir rénové 29 de ses 231 magasins.

De ce concept validé par Lars Olofsson, ancien patron du groupe limogé en début d'année, le magasin de Lyon-Confluence ne garde que quelques idées. Parmi elles : la peinture violine de ses murs. C?est maigre. Georges Plassat, directeur général délégué de Carrefour qui a pris ses fonctions lundi 2 avril dernier, doit, maintenant, trouver une nouvelle formule. Il se murmure que les résultats des nouvelles enseignes de proximité de Carrefour, notamment sous l?enseigne Carrefour City, « l?impressionnent ».

Les très grands hypers Carrefour ont perdu 14% de leurs ventes en 4 ans

Est-ce à dire que cette grosse supérette pourrait être la source d?inspiration du futur hyper Carrefour ? On en retrouve l?esprit à Lyon-Confluence. A tel point que cette formule a belle figure sur 4.358 m². « Ce Carrefour est précurseur ; il préfigure de ce que demain sera l?hypermarché », croit savoir Guillaume Poitrinal. « Il s'agit d?un hyper de proximité et non d'un nouveau concept », nuance Bruno Lavaure.

En France, seuls 39 des 231 hypermarchés Carrefour relèvent de cette catégorie. Les autres dits d'attraction (131 magasins, soit 62% de ses ventes) ou les "très grands hypers" (35, soit 29%) exploitent des surfaces deux à trois fois plus grandes. Si ce magasin est un succès, comme il l?est à Aubervilliers, dans le centre Le Millénaire ouvert en 2011, Carrefour aura résolu une toute petite partie de ses problèmes : ses hypermarchés ne représentent que 9% de ses ventes en France, d'après des documents internes auxquels La Tribune a eu accès. Resterait alors à arbitrer sur les hypermarchés jugés trop grands dont les ventes sont en recul de 14% depuis 2007. 


 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 6
à écrit le 05/04/2012 à 17:24
Signaler
Bonjour a tous ! Etant employé carrefour confluence je voudrais rebondir sur deux ou trois choses . Pommy69 Il faut savoir que ce carrefour a miser sur un nouveau magasin avec uniquement de nouveaux employé ( Apart l'equipe d'encadrement) donc il ne ...

le 25/04/2018 à 16:06
Signaler
bonjour, je me permettais de vous contacter pour savoir si vous travailliez toujours au Carrefour Confluence?

à écrit le 05/04/2012 à 13:31
Signaler
Le jour où les hypermarché fourniront de l'alimentation de provenance locale, de bonne qualité, à des prix raisonnables sans se faire un max de marge sur le dos de leurs employés, clients et fournisseurs, les ventes dans ces grandes surfaces repartir...

à écrit le 05/04/2012 à 7:50
Signaler
Bonjour, Bémol hier soir dû à l'ouverture certainement, mais les employées des caisses ont visiblement reçues une formation très "légère" dira-t-on...

à écrit le 05/04/2012 à 7:39
Signaler
un mini hyper = un supermarche ( ok, un gros) ...

à écrit le 04/04/2012 à 19:48
Signaler
Enfin la direction de Carrefour semble comprendre. Ses hypers sont devenus de vastes bazars ma entretenus ! La parapharmacie n'est pas du tout exploitée. Dommage.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.