Qui est Abilio Diniz, magnat brésilien au cœur du duel entre Carrefour et Casino ?

Par Marina Torre  |   |  455  mots
Abilio Diniz, 78 ans, a acquis 10% des parts de Carrefour fin 2014 via son fonds Peninsula.
L'homme d'affaires brésilien Abilio Diniz souhaiterait accroître sa part de capital du groupe français dont il détient déjà 10% selon la presse brésilienne. Trois ans plus tôt, il quittait le conseil d'administration d'une filiale co-détenue avec Casino.

Diniz avait choisi le camp Carrefour. Désormais, il s'y impose. Le milliardaire brésilien de la distribution Abilio Diniz compterait augmenter sa participation au capital de la filiale française, jusqu'à 16% au cours des cinq prochaines années, selon le journal économique Valor.

Cette information ni infirmée ni confirmée par Peninsula, le fonds d'investissement du milliardaire, est publiée quelques semaines après son entrée retentissante dans le capital de l'entreprise qui rivalise depuis plusieurs années avec Casino pour tenter de devenir le premier distributeur au Brésil. Entre les deux, Abilio dos Santos Diniz tient le rôle d'arbitre.

De la boulangerie familiale à la multinationale

L'homme d'affaires, ancien champion de course automobile, appartient au "gotha" du patronat brésilien. Aujourd'hui âgé de 78 ans, il est entré très tôt dans l'entreprise fondée par son père d'origine portugaise, Grupo Pão de Açúcar (GPA), une boulangerie transformée en quelques décennies en leader brésilien de la distribution. Dans les années 1980, il siège au Conseil monétaire national pendant une période d'hyperinflation. A la fin de cette décennie, il est enlevé pendant sept jours par un groupe autoproclamé "d'extrême-gauche" pendant la campagne présidentielle de 1989.

Après cette prise d'otage, il parvient à reprendre en main le groupe familial pour lequel ses héritiers se déchiraient.

Arbitre du duel Carrefour-Casino

En France, il est surtout connu pour s'être placé au cœur du duel entre Carrefour et Casino au Brésil. En 2005, le groupe dirigé par Jean-Charles Naouri prend en effet le contrôle  la Companhia Brasileira de Distribuicao (CBD), numéro 1 de la distribution au Brésil, mais conjointement avec la famille Diniz. En 2011, une tentative de fusion de GPA avec Carrefour échoue après l'abandon de la Banque brésilienne de développement (BNDES), caisse des dépôts locale.

>> Casino et Carrefour sortent fragilisés de leur bataille brésilienne

Finalement, Casino parvient à prendre la main sur GPA en 2012, année du divorce entre l'entreprise et Abilio Diniz, l'homme d'affaires étant alors remercié du conseil d'administration de sa filiale.

>> Casino impose ses hommes au conseil de GPA

Introduction en Bourse?

Désormais, le magnat se tourne donc vers Carrefour qui cherche de son côté de nouveaux investisseurs. Au moment où le numéro 1 de la distribution en France a officiellement accueilli Abilio Diniz parmi ses actionnaires, sa direction a indiqué :

L'ouverture du capital de la filiale brésilienne pourrait également inclure à l'avenir une cotation sur le marché brésilien.

Le groupe français emploie 72.000 personnes au Brésil, son deuxième marché avec 34 milliards de reals de chiffre d'affaires (11 milliards d'euros).