Guerre des prix pour les vols vers l'Italie

Le lancement de la filiale italienne de la Lufthansa lundi prochain attise la déjà vive concurrence sur les vols de et vers Milan. Voler sur le territoire italien, comme de Milan à Rome, un quasi-monopole d'Alitalia, coûte deux fois plus cher qu'entre l'Italie et les pays voisins.

« Pour les vols en partance à l'heure du déjeuner ou du dîner seront servis aux passagers en classe affaires, par exemple, des raviolis au gorgonzola à la sauce de citrouille». Lufthansa a utilisé ce mercredi matin à l'aéroport milanais de Malpensa aussi cet argument culinaire pour convaincre les voyageurs italiens de prendre un des 120 vols supplémentaires par semaine que sa nouvelle filiale, Lufthansa Italia, proposera à partir de lundi prochain au départ de Malpensa.
Si la compagnie allemande fait feu de tout bois à propos de l'offre de sa première compagnie créée « à partir de rien » à l'étranger, c'est aussi par ce que la concurrence s'annonce rude sur les vols moyen-courrier entre Milan et les grandes villes de l'Union européenne (UE), le segment auquel Lufthansa est encore limitée en Italie.
Les huit nouvelles destinations proposées à partir de Milan-Malpensa dès lundi prochain (en plus de celles vers l'Allemagne) sont déjà offertes par les compagnies concurrentes de Lufthansa (Paris Charles De Gaulle, Londres-Heathrow, Bruxelles, Barcelone, Madrid, Budapest, Bucarest et Lisbonne).
Une guerre des prix se fait jour pour ces trajets dans l'UE :
ainsi un vol aller-retour Milan-Paris Charles De Gaulle (le 23 février pour un retour le 2 mars) était proposé hier au prix de 78,3 euros par Alitalia, 82,9 euros par Air France-KLM, 98,5 euros par Easyjet et 98,6 euros pour Lufthansa Italia (cette dernière offrant en guise de promotion de faire voyager gratuitement une personne de son choix).
Cette lutte pour les vols moyen-courrier ne devrait toutefois pas s'étendre aux vols nationaux dans la Péninsule. Ce n'est pas le moindre des paradoxes de la fusion entre Alitalia et sa principale concurrente sur le marché italien, la compagnie Air One, jusqu'ici alliée avec ...Lufthansa.
Contrôlant, de son propre aveu, 56 % du marché aérien italien, la nouvelle Alitalia (fusionnée avec Air One) va pouvoir maintenir jusqu'en décembre 2011 son monopole sur plusieurs liaisons en Italie, en particulier le trajet très rentable entre l'aéroport milanais de Linate (proche du centre-ville) et Rome.
L'autorité italienne à la concurrence a en effet autorisé ce maintien du monopole malgré une plainte de la compagnie Easyjet. Cette dernière, et dans une moindre mesure la compagnie Meridiana, est la seule à pouvoir proposer un vol concurrent Milan-Rome.
Aussi Alitalia, en situation de quasi-monopole sur ce tracé, fait désormais payer un vol aller-retour Milan Linate-Rome 188 euros, plus de deux fois plus cher que son vol vers Paris...
Lufthansa espère que l'obtention d'une licence de vol italienne (Aircraft Operator Certificate) pour sa filiale, attendue pour l'automne prochain, lui permettra d'obtenir des droits d'atterrissage en tant que compagnie italienne.

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