Le blocage des ports français inquiète le secteur pétrolier

Le mouvement social orchestré par la CGT est très suivi. La situation est particulièrement tendue à Marseille. Toutes les raffineries de Fos ont dû réduire leur activité. Si la grève devait durer plus de deux semaines, l'approvisionnement des stations-service pourrait être affecté.

La grève menée à l'instigation de la CGT dans les ports français inquiète le secteur pétrolier. D'autant que ce mouvement, destiné à contrer la mise en place d'une nouvelle convention collective prévue par la réforme portuaire. est très suivi. L'activité du Grand port maritime de Marseille (GPMM) était par exemple totalement à l'arrêt vendredi.
Le GPMM, qui comprend les terminaux pétroliers de Fos-Lavera, est paralysé depuis lundi et une quarantaine de navires sont désormais bloqués dans l'attente d'un déchargement.

"Toutes les raffineries (des terminaux de Fos-Lavera) ont réduit leur activité", a déclaré à Reuters Jean-Louis Schilansky, délégué général de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). Ce dernier assure que si la grève devait durer deux à trois semaines, cela risquerait de provoquer une fermeture des raffineries et affecterait l'approvisionnement pour les consommateurs.

Pour l'heure, l'appel à la grève de la Fédération nationale CGT des Ports et Docks court jusqu'à dimanche.  Le secrétaire général CGT des agents du port, Pascal Galéoté souligne que "la situation est bloquée, sans alternative ni projet favorable à une reprise. On peut donc rapidement se diriger vers un schéma de durcissement de nos actions qui pourront prendre plusieurs formes y compris vers les secteurs les plus fragiles habituellement épargnés." Le trafic passagers entre la Corse et le continent devrait être épargné mais des retards sont à prévoir.

A Rouen, le mouvement affectait vendredi le trafic de conteneurs mais pas l'activité des céréales, a-t-on appris auprès des autorités portuaires. L'activité était en revanche totalement bloquée à Bordeaux et sur le port commercial de La Pallice, à La Rochelle. Le port de Sète n'était pas touché mais devrait rejoindre le mouvement samedi et dimanche.

Huit navires étaient bloqués dans les différents terminaux du port de Nantes/Saint-Nazaire et plusieurs autres stationnaient en attente au large de l'estuaire de la Loire. Le mouvement y était suivi par pratiquement 100% des dockers et des personnels portuaires, selon la CGT. Les terminaux pétroliers n'y étaient en revanche pas affectés, selon une source proche des autorités portuaires.

"Lors de la réforme portuaire, la reconnaissance de la pénibilité de nos métiers avait été actée par décret mais, depuis plusieurs semaines, les négociations n'avancent plus", a expliqué à Reuters Yves Tual, secrétaire général de la CGT Ports et Docks de Nantes/Saint-Nazaire.

Les grévistes s'opposent à la réforme portuaire mais s'inscrivent aussi dans le mouvement plus général contre la réforme des retraites, a-t-il ajouté. "Les deux sont liés : si on recule l'âge de la retraite, on recule mécaniquement le départ des personnels touchés par la pénibilité", a dit Yves Tual, qui réclame la retraite à 55 ans pour les agents concernés.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.