Alaska Airlines rachète Virgin America : fusion entre une compagnie historique et une low-cost

Alaska Airlines met sur la table de 2,3 milliards d'euros pour racheter la toute jeune low-cost Virgin America pour devenir la cinquième compagnie américaine. En Bourse, l'action de Virgin America a bondi de plus de 40%.
Fabrice Gliszczynski

L'une des dernières étapes de la concentration du ciel américain est pour le moins originale puisqu'elle marie une compagnie historique à un transporteur low-cost. Créée en 1932, Alaska Airlines a annoncé ce lundi un projet d'acquisition de la toute jeune Virgin America, une low-cost à très haut niveau de services lancée en 2007. La compagnie basée à Seattle a déposé une offre de 2,6 milliards de dollars (2,3 milliards d'euros), afin de renforcer sa présence sur la côte ouest des Etats-Unis, où le nouvel ensemble revendique le leadership.

Synergies estimées à 225 millions de dollars par an

Dans le cadre de son offre amicale, Alaska Air propose 57 dollars en numéraire pour chaque action de Virgin America, ce qui correspond à une prime d'environ 47% par rapport au cours de clôture de vendredi (38,90 dollars). Le prix correspond à une valeur d'entreprise totale de 4,0 milliards de dollars pour Virgin America en tenant compte de l'endettement et des contrats de leasing. Alaska Air évalue, par ailleurs, les coûts d'intégration à 300 ou 350 millions de dollars au plus, pour des synergies estimées à 225 millions de dollars par an une fois la fusion réalisée.

Une flotte de 280 avions

L'offre a fait bondir l'action de Virgin America. A 17h20 (heure de Paris), elle s'envolait de plus de 41%, quand celle d'Alaska Air reculait de 5,85%.
Avec 1.200 vols quotidiens et une flotte de 280 avions, le nouvel ensemble se hisse au cinquième rang des compagnies aériennes aux Etats-Unis derrière American, Delta, United et Southwest, et renforce ses opérations à Los Angeles et San Francisco en plus de Seattle, où elle conservera son siège.

Flou sur l'avenir de la marque Virgin America

Si le but est bien de fusionner les deux compagnies qui disposeront d'un certificat de transport aérien commun (CTA), le maintien de la marque Virgin America reste flou. Dans un communiqué, Alaska Airlines explique qu'elle conserve la sienne et qu'elle "allait explorer au cours des prochains mois avec Virgin America comment cette marque peut jouer un rôle dans l'acquisition de nouveaux clients et dans les moyens de les fidéliser."

Jetblue était sur les rangs

Il s'agit de la première fusion dans le secteur aux Etats-Unis depuis le rapprochement en 2013 entre US Airways et American Airlines, laquelle constituait la dernière opération de concentration du secteur. Il s'agit aussi de la sixième fusion depuis 2005 (America West-US Airways). Il y a eu en effet Delta-Northwest en 2008, United-Continental et Southwest-Air Tran en 2010, puis American-US Airways.

Les actionnaires de Virgin America ont donc préféré Alaska Airlines à Jetblue, également sur les rangs. Pour certains analystes, un mariage avec Jetblue, une low-cost à très haut de services également avait plus de sens. Une telle fusion aurait en effet combiner le réseau sur la côte ouest de Virgin America à celui sur la côte ouest de Jetblue.

Fabrice Gliszczynski

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