Enfin. Au prix d'une longue bataille et à de nombreuses concessions avec les autorités américaines, Virgin America a reçu enfin son feu vert pour assurer des vols intérieurs aux Etats-Unis. Ce projet lancé en 2004 par le milliardaire britannique Richard Branson via le groupe Virgin (déjà dans présent dans le secteur aérien avec Virgin Atlantic en Angleterre et Virgin Blue en Australie) s'est heurté à la législation fédérale. Celle ci interdit le contrôle d'une compagnie aérienne américaine par des investisseurs étrangers. En effet, un transporteur américain doit avoir 75% de son capital et de ses droits de vote aux mains de ressortissants américains. Le Président et les deux tiers des membres du conseil d'administration doivent être également de nationalité américaine. Autant de points d'ailleurs qui ont empoisonné les négociations autour sur l'accord de ciel ouvert entre les Etats-Unis et l'Europe signé en avril, en repoussant à 2008 les discussions sur la question précise de la propriété du capital des compagnies des deux bords de l'Atlantique.

Aussi, pour se plier au cadre règlementaire, de nombreuses concessions ont été apportées par la compagnie. Cette dernière a dû revoir son organisation pour être assimilée à une compagnie américaine. La part des américains (Cyrus Capital Parners, Black Canyon Capital notamment) est donc majoritaire dans le capital. Le PDG de Virgin America, Fred Reid, qui a tenu par le passé de très hautes fonctions chez American Airlines, Delta Airlines et Lufthansa, quittera ses fonctions dans les six mois.
Le Departement of Transports (DoT) lui reprochait son association de longue date avec des investisseurs étrangers, propre à accroître l'influence de ces derniers dans la gestion de la compagnie..

Virgin America va donc débuter ses vols cet été entre sa base de San Francisco et New-York, avec deux ans de retard sur le calendrier initial. Ils seront suivis par la desserte de Los Angeles, Washington, San Diego et Las Vegas. Virgin America table sur dix lignes au cours de sa première année et une trentaine de villes desservies d'ici à cinq ans. Elle arrive sur un marché domestique américain contrôlé à près de 25% par les low-cost, comme Southwest ou Jet blue.

La flotte sera composée d'Airbus A319 et A32, dont 18 ont été commandés fermes à l'avionneur. .Quinze autres doivent être loués à GE Capital Aviation Services (GECAS).. A l'origine du projet, la compagnie voulait exploiter jusqu'à 105 appareils.