Manuest rassemble autour de son projet Équinoxe

Le fabricant des cuisines Vogica veut adapter le modèle Toyota à l'ameublement et regrouper ses sous-traitants autour de lui, dans les Vosges.

Notre volonté est d'introduire un maximum de flexibilité dans la production, tout en réduisant les délais et les coûts de logistique et de transport », résume Stéphane Blundel, le directeur général de Manuest, en évoquant le projet Équinoxe.

Un projet qui consiste, pour l'essentiel, à regrouper autour de l'entreprise d'ameublement, connue du grand public pour sa marque de fabrique Vogica, une dizaine de sous-traitants et d'entreprises partenaires. « C'est une méthode empruntée à l'industrie automobile que je connais bien. La stratégie se dessine selon des moyens de production et une organisation adaptée en juste-à-temps pour une meilleure réactivité. », argumente Stéphane Blundel.

Concrètement, pour inciter ses fournisseurs à venir s'installer à Châtenois (Vosges), Manuest, qui regroupe 400 salariés, met 3 millions d'euros sur la table. Et les collectivités accompagnent la démarche. Pour concrétiser cette volonté de proximité, Manuest va mettre en place un train qui circulera entre les différentes entreprises, afin d'acheminer les matériaux jusqu'à l'usine et permettre le retour des produits finis (meubles de cuisines et de salles de bains). Déjà, le logisticien Gestra va investir, dès cette année, 1,5 million d'euros dans une plate-forme de 4.000 m2 qui devrait générer une quinzaine d'emplois. Manuest va également transférer « environ 30 % de l'usinage et du façonnage des panneaux de bois agglomérées destinés à la production des plans de travail de cuisine ». Cette fois, ce sont les Établissements Maillard, installés à Auzainvilliers à 6 km de là, qui vont bénéficier de cette externalisation « qui devrait générer 16 emplois », assure Patrick Maillard. Toutefois, cette entreprise déjà largement aidée par la région pour de précédents investissements ne déménagera pas à Châtenois. Pour le reste, aucune information n'a filtré sur le nom ou l'activité des « entreprises partenaires », pas plus que sur le nombre d'emplois qu'elles devraient créer à terme.

Ce qui rend très sceptiques les partenaires sociaux. « Cette affaire est encore bien trop floue et intervient dans un contexte économique très tendu. De plus, en l'état actuel, elle correspond davantage à un transfert d'emplois plutôt qu'à une quelconque création. Il est tout de même curieux que les collectivités locales s'associent à ce genre d'opération », estime le secrétaire du comité d'entreprise de Manuest, Manuel Macedo, qui craint que ce projet ne masque en réalité un démantèlement progressif de l'entreprise. Et les syndicats de rappeler le transfert de l'ensachetage des pièces détachées qui avait entraîné la fermeture de ce secteur et le reclassement de trente salariés. n

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.